Tebboune : «J’ai été élu pour ça»

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Tebboune répond aux questions du Figaro

Par Djilali B.

L’exercice n’avait rien de laborieux pour le président Tebboune, ce jeudi, devant les médias. Rompu à cet exercice, le chef de l’Etat n’avait pas besoin de sortir la caisse à outils pour convaincre son auditoire.

Et pour cause, il avait dans la poche des chiffres qui confirment la mise en œuvre de ses engagements électoraux malgré les résistances.

Méthodique, Abdelmadjid Tebboune fait défiler «ses réalisations», lui-même, les appuyant avec «sa détermination» à poursuivre cette œuvre jusqu’au bout.

«J’ai été élu pour ça», expliquera-t-il. C’est le cas par exemple de la lutte contre la corruption qui commence à donner ses fruits.

Le chef de l’Etat a évoqué une somme de 20 milliards de dollars récupérée. Chiffre corroboré par le ministère de la Justice dont une source a affirmé à l’Algérie Aujourd’hui que la somme récupérée à l’intérieur du pays se situerait entre 25 et 27 milliards de dollars. Pour les biens transférés à l’étranger, le président a annoncé la disposition de capitales européennes à collaborer avec l’Algérie pour récupérer les biens détournés «pour peu que les procédures soient respectées», a-t-il indiqué.

Et c’est parce que participant à cette lutte que Abdelmadjid Tebboune a évoqué et insisté sur la numérisation de tous les secteurs en 2023 tout en mettant le doigt sur l’épineux problème de la fiscalité estimant, et c’est une réalité, que ce sont les petits fonctionnaires qui paient le plus d’impôts.

Ce qui explique également les résistances à la mise en place de cette technologie qui garantie la transparence qui n’agréent pas certains opérateurs.

M. Tebboune a indiqué que cette démarche «permettra de recenser les familles avec un revenu unique». «La numérisation deviendra un jour une réalité et tout sera révélé», a-t-il affirmé.

 «Le 2e mandat, je n’y pense même pas»

A deux années de la fin de son mandat, le président Tebboune s’est prêté au jeu des questions-réponses qui, en fait, ont englobé son propre bilan.

Et pour une fois, c’est lui qui fait son bilan et l’assume au lieu de ses thuriféraires opportunistes et toujours en attente d’un dividende. Il leur coupera net la chique lorsqu’il évoque un deuxième mandat auquel il ne «pense même pas».

Il n’apporte pas toute la réponse mais suggère que sa priorité est la matérialisation de ses 54 engagements pris devant les électeurs. Autrement dit, la perspective d’un second mandat n’est pas à son ordre du jour. Cela, cependant, ne l’exclut pas à l’avenir.

Il répond ainsi à ces voix «cachées» qui plaident pour un second mandat en lançant des ballons de sonde que même l’intéressé ne prend pas en compte.

Et de poursuivre sur le volet social sur lequel il met un accent particulier.

Il s’agit notamment de la protection du pouvoir d’achat à travers une révision à la baisse de l’IRG pour les bas salaires, revalorisation des salaires et des pensions de retraite avec le maintien des transferts sociaux puisque la santé financière du pays le permet.

Il en est de même avec l’accès au logement ; politique qu’il a à plusieurs reprises rappelée qu’il n’abandonnera pas.

Le round-up continue avec les questions économiques, notamment les investissements étrangers pour lesquels l’Algérie offre un marché attractif et garanti, à la faveur du nouveau code des investissements.

Plusieurs protocoles d’accord ont été signés suivant les termes de ce récent code. Le président insistera sur les relations de coopération avec l’Europe, la Russie et la Chine.

Et pour boucler la boucle, le chef de l’Etat a mis fin aux rumeurs ayant circulé sur d’éventuelles médiations arabes pour rétablir les relations diplomatiques avec le Maroc.

En effet des rumeurs et des publications étrangères ont évoqué une initiative du roi de Jordanie, du Qatar ou encore de l’Arabie Saoudite.

Il n’en est rien, a tranché Abdelmadjid Tebboune qui promet de dire la vérité aux Algériens dans le cas où de telles initiatives existent. Il remet ainsi la balle au centre et coupe court aux velléités marocaines de forcer la main à l’Algérie à travers ses relais au Moyen-Orient.

Après ces précisions et mises au point, l’urgence est dans la poursuite de l’effort national pour sortir le pays de la zone rouge et amorcer son développement économique.

L’épreuve n’est pas impossible. Surtout si tout s’opère dans la transparence.

D. B