Tebboune voit grand pour le cinéma algérien

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Par Zine Haddadi

 

Faire en sorte que la culture algérienne soit le couronnement des avancées du pays dans le domaine économique, c’est le mot d’ordre lancé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la tenue des assises nationales sur le cinéma qu’il a présidées, hier, au Centre international des conférences à Alger.

En présidant lui-même cet événement important pour l’avenir du cinéma algérien, le chef de l’Etat envoie un message fort aux personnels du secteur de la culture en général et du cinéma en particulier sur l’importance qu’il accorde à ces domaines.

La cérémonie d’ouverture des assises nationales sur le cinéma a vu la participation de figures de la culture algérienne. Acteurs, réalisateurs et producteurs ont échangé avec le président de la République sur leurs visions concernant les réformes à entreprendre pour élever le cinéma algérien au rang qui doit être le sien.

Djaâfar Gacem, Rachid Bouchareb, Sid Ahmed Agoumi, Hassan Kechache, Salah Aougrout, Safi Boutela et d’autres personnalités du cinéma et de la culture algérienne ont été présents à ce grand événement.

Devant l’assistance, le chef de l’Etat a rappelé la dimension historique du cinéma algérien, insistant sur le fait qu’il est né d’une «volonté révolutionnaire».

«Le cinéma algérien n’a pas démarré par des infrastructures, des ministères, ou un budget. Le cinéma algérien est né pendant la Révolution. A travers les archives que nous avons, il y avait des gens derrière les caméras qui ont transmis le message du début de la Révolution et sa victoire», a, ainsi, déclaré le président Tebboune.

 

L’Etat prêt à mettre le paquet

Le président Tebboune a mis de côté le texte qu’il devait prononcer, préférant un discours spontané. «Je prends en charge le financement», a-t-il déclaré.

Longtemps considérée comme un problème par les professionnels du secteur, la question des financements des projets cinématographiques a été abordée par le président Tebboune. «Aujourd’hui, les moyens financiers existent. Je vous le dis officiellement. Qu’ils soient en monnaie nationale ou en devise, les moyens sont disponibles», a ainsi annoncé le président de la République, qui a réitéré le soutien de l’Etat algérien aux projets créatifs promouvant le cinéma algérien. Le chef de l’Etat a souligné la dynamique du pays dans le domaine économique qui doit être accompagnée par le développement du cinéma et de la culture de manière générale.

«L’Algérie, Dieu merci, est sur une dynamique nouvelle de développement. Il est temps de faire en sorte que la culture soit le couronnement de ce développement. On est capable de faire mieux que ce qui a été réalisé par les pionniers», a-t-il ajouté.

Abdelmadjid Tebboune, qui a à maintes reprises évoqué la question de l’industrie cinématographique dans diverses occasions, notamment en Conseil des ministres, voit grand pour la culture et le cinéma algérien en particulier.

Au-delà du fait de montrer par sa présence qu’il accorde une importance particulière à ce secteur, le chef de l’Etat a étalé en partie sa vision pour le développement du septième art algérien en quête de renouveau après des années de stagnation et de problèmes structurels.

Dans ce sens, le président Tebboune a insisté pour que les assises débouchent sur des décisions qui contribuent à la relance du cinéma algérien.

 

Le cinéma pour les gens du cinéma

Le chef de l’Etat a appelé à la création d’une entité nationale pour la gestion du cinéma algérien. «Je ne vois aucun inconvénient à la création d’une entité composée de gens du cinéma que vous élisez ; on peut ajouter une ou deux personnes. Il n’y a aucun complexe, il n’y a aucune barrière. Le cinéma, ce sont des idées et chacun est libre de ses idées», a suggéré le président Tebboune aux professionnels du cinéma.

Abdelmadjid Tebboune a, en outre, rassuré les professionnels du cinéma concernant à la liberté de création tout en suggérant d’éviter de choquer le spectateur algérien.

«Vous avez la liberté absolue de création, sauf dans ce qui choque avec les traditions algériennes pour préserver le spectateur», a indiqué le président Tebboune dans son discours.

Le chef de l’Etat a abordé l’épineuse question des salles de cinéma, notamment dans les grandes villes. A ce sujet, il a annoncé des mesures de facilitations pour les investisseurs dans la construction de ces infrastructures. «Quiconque souhaite investir dans ce domaine, l’Etat lui garantit le foncier et le financement», s’est-il engagé.

Les réactions des professionnels du cinéma ont été plutôt positives. Pour Ahmed Bedjaoui, critique de cinéma, les assises tenues ce 19 janvier sont «un nouveau départ pour le cinéma algérien».

«Il y a une volonté de la part de la plus haute autorité et des garanties du président de la République tant sur le financement, sur la liberté de création que sur le cadre général propice à la production ainsi que l’accompagnement», a réagi Hassan Kechache, acteur qui a magistralement interprété le rôle de Si Mostefa Benboulaïd sur le grand écran.

Ameur Bahloul, producteur et réalisateur, salue un «grand soutien» et un «grand appui». «Il faut que l’on se mette d’accord sur une chose, le président de la République s’intéresse au cinéma depuis son premier mandat. C’est une constante chez lui. Aujourd’hui, il est venu avec un discours et des annonces fondamentales pour nous», s’est réjoui Mehdi Benaïssa, producteur cinématographique.