Tlemcen : la mue à la veille de la saison estivale

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Par Mohamed Medjahdi

 

Tlemcen se prépare à accueillir ses touristes. Un programme ambitieux a été lancé pour redorer le blason de la cité des Zianides. Et multiples sont les motivations qui incitent les touristes à y venir et y admirer ses monuments et sites historiques, entre autres Sidi Boumedienne, Mansourah, Lalla Setti, Honaine et les mosquées.

Selon les responsables du secteur du tourisme et celui de la culture, un ensemble de tendances laisse présager que la culture deviendra un produit de plus en plus recherché dans la région de Tlemcen qui compte de nombreux sites. «Le tourisme culturel est un atout pour l’essor culturel, pour le tourisme et pour l’économie en général. Mais sa croissance nécessite une mobilisation autour d’objectifs communs, des initiatives coordonnées, une action efficace, car la culture doit envisager le tourisme comme un outil pour attirer davantage de visiteurs. Le tourisme doit prendre conscience de la richesse inouïe que renferme la culture», explique-t-on au niveau de la Direction du tourisme.

Et pour cause, la  perle du Maghreb, qui regorgeait de richesses, renoue aujourd’hui avec cette grandeur et retrouve tout son éclat.

Aujourd’hui, on constate toute la beauté de cette ville. La phrase de Charles Barbet écrite en 1850 reflète la réalité actuellement : «Tlemcen, enfoncée dans son nid de verdure, avec ses jardins pleins de lauriers roses, aux mosquées revêtues de carreaux qui scintillent au soleil comme des pierreries.»

Une ville fière de son passé

Si Tlemcen est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est tout simplement le fruit d’un travail d’orfèvre, le travail d’un architecte, et l’application de la politique de l’aménagement du territoire.

Le choix de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique» en 2011 prouve que Tlemcen, cette cité des rois, mérite cette distinction. Ses monuments dignes d’intérêt, à l’image du palais d’El Méchouar, les principales mosquées…, attestent de la splendeur de Tlemcen qui était alors la capitale du Maghreb.

Tlemcen est devenue une véritable mégapole. Aucune visite ne serait complète sans une petite escapade vers ses monuments mondialement connus comme Mansourah, Sidi Boumediene… Et tant d’autres lieux historiques.

A travers cette ville, fière de son passé glorieux et prospère, de ses monuments et de ses faubourgs hispano-mauresques, de ses sites naturels, une petite virée laissera des souvenirs intarissables.

Une ville a été et est toujours chantée par les poètes. Une cité dessinée par les artistes. Une région attirée par les savants. L’Emir Abdelkader écrivait à son sujet : «Tlemcen ! Tlemcen ! Que ton nom est sublime ! Ton nom est tout un poème, richement chargé d’histoire, de culture et de religion. Du haut de ton ciel lumineux, semble encore résonner la plainte du luth, égrenant le vieil air des ancêtres qui rappellent la belle et douce Andalousie. Mollement assise sur sa colline, baignée de lumière, le front couronné de rocs, les flancs entourés d’une ceinture verdoyante, montrant à la suite des minarets et ses dômes les ruines imposantes de Mansourah, agrandie et idéalisée en quelque sorte par la perspective, elle est vraiment belle.» On comprend que l’Emir Abdelkader lui ait consacré l’un de ses chants : «Je l’aime, dit-il, comme l’enfant aime le cœur de sa mère.»

 

Musée du ciel ouvert

Tous les touristes étrangers qui ont choisi Tlemcen comme destination touristique ou comme étape culturelle à l’occasion de leur participation à des colloques scientifiques, congrès ou symposiums sont pratiquement tombés sous son charme eu égard à l’accueil chaleureux qui leur a été réservé à longueur d’année et à l’hospitalité légendaire de sa population dont il n’est plus nécessaire d’en faire l’éloge.

Les hôtes de Tlemcen qui se comptent par milliers, qui ont traversé la Méditerranée puis rejoint l’ancienne capitale des Zianides par les dessertes quotidiennes de différentes compagnies aériennes ou par route ne tarissent pas d’éloges sur la splendeur de la ville et la richesse de ses vestiges historiques à telle enseigne que la plupart ont spontanément admis qu’il faudrait assurément plusieurs jours pour la découvrir dans toute sa diversité et parcourir son vaste espace qui s’étend jusqu’aux portes du Sahara.

Des témoignages qui démontrent que Tlemcen demeure cette célèbre cité millénaire du nord-ouest algérien, véritable musée à ciel ouvert du patrimoine architectural et archéologique d’importance nationale et universelle, est l’une des villes les plus fascinantes. Avec ses mosquées, ses murailles, ses maisons médiévales, ses bassins, ses sites archéologiques aussi nombreux que différents, Tlemcen est un véritable musée islamique.

 

Les plages et le plateau de Lalla Setti, les plus visités

Comptant des plages aussi belles les unes que les autres, Tlemcen dispose d’énormes potentialités et la région côtière grâce à des investissements, est sur le point de devenir un fleuron du tourisme régional avec cette belle façade méditerranéenne. Pour un vrai essor du tourisme dans la wilaya de Tlemcen, celui-ci nécessite encore une planification adéquate, sachant que la  majorité des touristes étrangers préfèrent la mer. Ainsi, une de ses politiques est de privilégier les lieux disposant d’infrastructures de qualité et un bon positionnement près des plages ou ayant une vue sur la mer pour construire des zones de villégiature ou des hôtels pour répondre au confort des vacanciers. En effet, la côte tlemcénienne présente une diversité de paysages où les montagnes côtoient les plages et offrent un choix multiple d’activités touristiques : escalade, promenade en forêt, loisirs nautiques, etc.

Par ailleurs, le pôle culturel de Tlemcen implanté au niveau du plateau de Lalla Setti, lui aussi a enregistré des flux importants. Ce pôle culturel a permis à la population de Tlemcen et à toute la région ouest du pays de connaître un véritable développement culturel. Grâce à son parc d’attractions, son musée, sa maison de parc, son stade d’athlétisme, hôtels.., le pôle culturel de Lalla Setti ne cesse de développer une offre culturelle permanente sur tout le territoire de Tlemcen. S’ajoutent les nombreux sites historiques, dont les plus visités sont Sidi Boumedienne, Mansourah, le palais royal d’El Mechouar.

Selon la Direction de la culture, «l’enjeu est de favoriser la mise en œuvre de modalités de développement d’un tourisme culturel intelligent, respectueux des fondamentaux et spécificités de la ville, qui permettra de positionner Tlemcen comme destination culturelle de première importance, et ce, grâce à l’ampleur et à la qualité de son patrimoine, et grâce aussi à sa vitalité culturelle», précisant que  la politique culturelle de Tlemcen contribue certainement à faire de la région une grande métropole culturelle régionale, ouverte sur le monde, et que la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique» 2011 lui a donné plus de ton. «L’objectif est de développer l’attractivité de la métropole tlemcénienne. Pour nous, culture et patrimoine sont nos leviers de l’attractivité touristique», estime le Directeur de la culture.

 

Blason redoré

Ainsi et grâce à un processus de développement de cette wilaya de l’ouest, Tlemcen a redoré son blason. De nombreuses infrastructures ont poussé par enchantement comme des champignons. Tout cela grâce au dynamisme et à l’esprit d’initiative des autorités de la wilaya. Tlemcen séduit. Tlemcen attire. Nulle conclusion n’est meilleure que celle écrite par George Marçais : «(….) Enveloppée de massifs séculaires d’oliviers, de figuiers et de térébinthe, ayant à ses pieds le tapis changeant des vallées de la Tafna et de la Safsaf, Tlemcen « la bien-gardée de Dieu » occupe une des plus admirables positions que puisse choisir un faiseur de villes.»

Par ailleurs, le charme et la fraîcheur des enivrons, surtout la beauté des vallées si longuement fleuries, permettent de comprendre que des écrivains lyriques et des saints contemplatifs aient vite paré cette capitale d’une brillante réputation intellectuelle et religieuse. En de beaux vers, un poète tlemcénien s’est adressé à l’étranger et l’a invité à visiter son pays enchanteur : «Arrête-toi et regarde… La joie habite en ces lieux. Ta vue se reposera sur des campagnes d’une parfaite beauté… Tu seras charmé par le chant des rossignols et le murmure des ruisseaux.»

 

Tourisme en plein éveil
Aujourd’hui, des guides aptes à expliquer et à décrire le passage des dynasties et des peuples dans cette wilaya attirent les touristes, car il faut avoir l’art et la manière de mettre en valeur le patrimoine, la civilisation, et la culture de la capitale du Maghreb, en l’occurrence Tlemcen.

Ceci explique que les touristes constituent un trait d’union entre les civilisations et ils sont les biais véhiculaires de ces cultures et de ces patrimoines. Il y a lieu de souligner que la wilaya de Tlemcen présente une diversification de paysages, de patrimoine et de culture allant des sites de Nedroma, Beni Snous, des mosquées, Mansourah aux sites romains… qu’il faut absolument préserver à longueur d’année, du fait que nul n’accepte d’effectuer des visites stéréotypées d’un lieu, mais on préfère pouvoir le découvrir d’une manière différente et c’est en cela que Tlemcen présente bien des atouts.