Tlemcen rend hommage à Cheikh Abdelkrim Dali

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Par Mohamed Medjahdi

Tlemcen demeure depuis la nuit des temps l’un des pôles importants de la tradition musicale, avec l’art de la nouba et celui du chant populaire le hawzi, hawfi… Un patrimoine qui a traversé les siècles grâce au dévouement et au mérite des grands maîtres et des chants.

Dans ce contexte, un vibrant hommage a été rendu jeudi dernier à l’un des chantres de la musique andalouse, Cheikh Abdelkrim Dali, en l’occurrence.

Cet hommage inscrit dans le cadre du programme du Mois du Patrimoine et la commémoration du 47e anniversaire de sa mort, a été célébré en présence des représentants des associations musicales et les férus de musique andalouse.

Né à Tlemcen et issu d’une famille de mélomanes, son talent fut découvert par le cheikh Omar Bakhchi qui s’intéressa à lui et lui apprit les bases de la musique andalouse. A quatorze ans, il jouait du tar et chantait en soliste.

Son goût pour la musique s’est développé au contact de maîtres tels qu’Abdessalam Bensari, frère de Cheikh Larbi, Cheikh Bendali Yahia considéré à l’époque comme une encyclopédie de la musique de Gharnata.

Feu Cheikh Abdelkrim Dali fréquenta, dès son jeune âge, la mosquée « Chorfa » où il apprit le Coran, avant la découverte de son talent musical incontesté qui ne tarda pas à s’épanouir dès l’âge de 11 ans.

Ses premiers enregistrements datent de 1929 et 1930 sous la houlette de l’orchestre de son maître, avant d’être sollicité de partout. Cette notoriété a contraint Cheikh Abdelkrim Dali à s’établir à Alger, où il interpréta son grand tube « El Kaoui », et où il fut nommé, en 1951, professeur au conservatoire de musique de Hussein Dey.

Ses différentes séries d’enregistrements firent de lui une des plus grandes personnalités du genre hawzi et classique sur tout le territoire algérien, si bien que Mahieddine Bachtarzi l’engagera en 1938 pour une grande tournée à travers l’Algérie et ensuite, à la veille de la guerre de 39, pour une autre tournée en France…

Après avoir accompli le pèlerinage à la Mecque, Cheikh Abdelkrim Dali s’est consacré spécialement au «Medh». Il décéda le 20 février 1978 à Alger suite à une crise cardiaque et fut enterré au cimetière de Sidi Yahia. Simple et généreux, il avait plusieurs talents et surtout une voix singulière.

Rappelons qu’un film intitulé «Cheikh El Hadj Abdelkrim Dali – parcours et vie» – a été réalisé par Bounaouar Bekkar et produit par Abdelkader Bendaamache.

Le film de 52 minutes évoque le parcours de Cheikh Abdelkrim Dali. Ce documentaire est illustré par des séquences tirées des archives parcourant la vie de l’artiste depuis sa naissance à Tlemcen.