«Tous les containers de Fiat doivent sortir» : Le DG des douanes en guerre contre les blocages

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PAR NABIL M.

Un vent de changement radical est en train de souffler sur les services des douanes algériennes, balayant ainsi les anciennes pratiques qui paralysaient auparavant l’économie du pays. Cette rupture avec les anciennes pratiques de l’administration douanière et des
opérations de dédouanement, qui se caractérisaient par des lourdeurs bureaucratiques impactant négativement l’attractivité des investisseurs, a été fermement mise en avant par le premier responsable de cette institution.

Le directeur général des douanes algériennes, le général-major Abdelhafid Bakhouche, a rappelé les responsables et cadres de l’administration douanière, lors d’une visite qui l’a mené hier aux services des douanes des wilayas de l’ouest, que « les temps ont changé pour les pratiques d’avant », tout en insistant avec détermination sur les facilitations des procédures pour les opérateurs économiques, notamment en ce qui concerne l’importation de leurs biens.

A travers ses propos, le premier responsable des douanes algériennes a voulu démontrer aux cadres et responsables du secteur que l’administration douanière est avant tout au service de l’économie nationale et non le contraire. Il avait insinué que les blocages des marchandises pour des raisons injustifiées est une pratique qui va à l’encontre des objectifs
tracés par les pouvoirs publics qui misent sur une fluidité des marchandises et des produits
qui transitent par les services douaniers.

Dans ses fermes reproches sur la lenteur des procédures douanières, notamment dans les opérations d’importation, le général-major Bakhouche n’a pas mâché ses mots sur la situation des containers qui attendent sur les quais des ports la finalisation de toutes les étapes et procédures administratives afin d’être livrés à leurs propriétaires.

« Je vous donne un ordre : tous les containers de Fiat doivent sortir », a exigé avec fermeté le DG des douanes face aux responsables de son département chargé des opérations douanières au niveau des ports de ces wilayas. Il leur a ainsi demandé d’accélérer les procédures et de ne plus bloquer le nombre important des kits automobiles de cette marque qui débarquent par plusieurs centaines sur les ports du pays.

Il est à rappeler, dans ce sens, que le constructeur automobile italien Fiat, du groupe Stellantis, a inauguré sa première usine en Algérie le 11 décembre 2023 dans la wilaya d’Oran, et compte assembler ses modèles Fiat pour satisfaire une demande croissante du marché national en automobile. L’usine Fiat importe ainsi ses kits à travers différents port du pays avec un rythme de production de 50.000 unités à son lancement et 90.000 unités d’ici 2026.

Sur cette cadence de production, les services des douanes algériennes se doivent de suivre le rythme de production de cette unité d’assemblage et ne doivent être, en aucun cas, un élément qui pourrait bloquer cette relance de l’industrie automobile du pays, soit pour la marque Fiat ou celles qui seront bientôt lancées.

Les opérateurs fraudeurs dans la ligne de mire

Avec le rôle principal des douanes dans la concrétisation des objectifs de la politique de la relance économique, cette importante institution de l’Etat se doit de faciliter la tâche aux opérateurs économiques, tout en barrant la route aux fraudeurs et trafiquants qui nuisent à l’économie nationale. Dans ce cadre, le directeur général des douanes a appelé les cadres de son département à lister les opérateurs économiques qui commettent des infractions dans leurs opérations d’importation, soit par de fausses déclarations ou autres, afin de contrôler rigoureusement et automatiquement toutes les marchandises et conteneurs enregistrés sous le nom de ce même opérateur. Il est à noter dans ce sens que le gouvernement attend des services des douanes d’œuvrer pour la promotion d’un environnement économique concurrentiel, en favorisant l’investissement productif, tout en assurant la protection du produit national et en combattant la concurrence déloyale. Il est ainsi attendu de cette institution d’assurer un meilleur accompagnement pour l’aboutissement des grandes réformes économiques à travers la mise en place d’une politique commerciale qui sert au mieux les intérêts stratégiques du pays.

N. M.