Par R. Akli
Tout en privilégiant la poursuite de son action sociale, orientée vers le rattrapage et la préservation du pouvoir d’achat de différentes catégories de la population, l’Etat continue à veiller à l’équilibre de ses finances et des fondamentaux économiques en favorisant une gestion rationnelle des ressources financières disponibles. Une équation délicate mais déterminante, que le président de la République n’a pas manqué de mettre à nouveau en évidence, lors de sa dernière entrevue télévisée avec des représentants de médias nationaux, en affirmant garder «régulièrement» l’œil sur les rapports de la Banque centrale pour veiller à l’équilibre des recettes et des dépenses de l’Etat. «Gouverner, c’est prévoir», a-t-il tenu à rappeler en ce sens, en soulignant l’impératif de se projeter sur le moyen et long terme pour faire face aux besoins futurs du pays en termes de création d’emplois et de satisfaction des différents besoins socio-économiques. Réaffirmant à cet égard son attachement indéfectible au caractère fondamentalement social de l’Etat, le président de la République a tenu à assurer que ses engagements en faveur de la poursuite des revalorisations des revenus salariaux, allocation chômage et autres seront entièrement tenus, mais de manière graduelle et en corrélation avec la situation de l’économie nationale et sans rompre ou remettre en cause les grands équilibres budgétaires et financiers du pays. Bien que définitivement actées, les mesures décidées en vue de la poursuite de la revalorisation des traitements salariaux et de l’allocation destinée aux chômeurs «ne sont pas qu’un acte social», mais découlent de logiques économiques qui tiennent compte des impératifs liés aux équilibres des finances publiques, a précisé le chef de l’Etat. Selon lui, le pays sortira effectivement de sa vulnérabilité à d’éventuelles retournements de conjoncture sur les marchés pétroliers mondiaux, une fois les quelque 11 000 nouveaux projets d’investissements, actuellement en cours de lancement, entreront pleinement en activité afin de conforter la diversification des ressources de l’Etat et de l’économie nationale dans son ensemble. «En attendant, il est nécessaire de continuer à entretenir les équilibres économiques», a-t-il indiqué, en mettant en avant les progrès réalisés et les efforts en cours pour accélérer le développement du pays. En ce sens, a-t-il rappelé, d’importantes démarches sont désormais lancées pour moderniser l’économie nationale, de manière à parvenir à terme à diversifier la production locale, à développer l’export et à faire en sorte, in fine, que les dépenses du pays soient couvertes par des recettes internes et ne soient pas dépendantes de celles pétrolières. «Il faut valoriser les richesses minières, comme le phosphate et autres, car nous pouvons mieux les maîtriser, à l’inverse de celles pétrolières, et ce que nous ne pouvons pas maîtriser peut devenir parfois source de soucis», a-t-il expliqué, en mettant en avant les efforts déployés ces dernières années pour développer les industries locales de transformation en vue de diversifier la croissance et les ressources financières du pays. Il s’agit ainsi, selon le propos du chef de l’Etat, d’une démarche globale désormais mise en branle en vue de «fructifier les richesses nationales» et de substituer graduellement la production locale à l’import, de sorte à économiser les revenus disponibles en devises et qui sont synonyme de «souveraineté», a-t-il signifié. Ainsi mise en avant par le président de la République, cette stratégie d’ensemble tend en définitive à permettre de concilier favorablement la nécessité de faire pleinement face aux besoins socio-économiques immédiats et celle de veiller en parallèle à préserver les équilibres financiers internes et externes du pays pour garantir leur soutenabilité à moyen et long terme.