Trafic de drogues : Vers une approche globale de lutte

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Par Djilali B.

 

La commercialisation et la consommation de drogue et de psychotropes ont pris une telle ampleur qu’elles sont devenues une véritable menace pour le pays. Malgré ses résultats positifs, comme l’attestent les bilans réguliers de saisies des services de sécurité, la stratégie strictement répressive n’a pas réussi à venir à bout de ce phénomène qui s’est répandu à travers tout le pays ces dernières années. Des tonnes de résine de cannabis en provenance principalement de la frontière ouest sont saisies chaque année. Cela, au moment où cette frontière demeure fermée depuis plusieurs années. Les drogues dures, qui se sont installées dans le pays après que l’Algérie ait été pendant longtemps considérée comme un pays de transit, proviennent de la frontière sud avec les colis de comprimés psychotropes qui transitent également par les frontières Est dont le contrôle a nécessité la mobilisation d’énormes moyens de l’ANP depuis 2011 avec la grave crise et le chaos en Libye. Devant une telle menace, il était donc urgent de renforcer le dispositif juridique en place pour «combattre» ce phénomène, qui au-delà de cibler la jeunesse du pays, représente un autre danger dans la mesure où les réseaux de narcotrafiquants contractent des alliances avec d’autres réseaux criminels et où les revenus du trafic de de drogue ont servi dans de nombreux cas au financement des opérations de déstabilisation des Etats. C’est dans cet esprit que s’inscrit l’intervention, hier, du président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres où il a appelé à adopter une approche globale. «Concernant la prévention contre les drogues et les substances psychotropes, le président de la République a affirmé que l’Algérie fait face à une guerre non déclarée, dont l’arme est la drogue sous toutes ses formes, la ciblant à partir de ses frontières Ouest et Sud, menée par les forces du mal pour affaiblir des générations de jeunes et briser l’échelle des valeurs sociales algériennes que notre pays s’efforce de préserver et auxquelles il est profondément attaché», a indiqué le communiqué de la réunion du Conseil des ministres. En effet, les volumes de drogues, l’intensité des flux et la diversité des produits laissent à penser qu’il y a une stratégie réfléchie et une volonté de nuire au pays.

Le président de la République a ordonné, à ce sujet, «d’approfondir l’étude et le débat autour de la stratégie nationale et du projet de loi concernant la prévention contre les drogues et les substances psychotropes, le projet de loi et la stratégie nationale de prévention étant une affaire de sécurité nationale», a-t-on souligné, précisant, selon la même source, que le chef de l’Etat «a appelé à l’adoption d’une approche globale de lutte contre ce phénomène, à commencer par des mécanismes de terrain pour endiguer le fléau à travers la sensibilisation, le suivi et le traitement, jusqu’à la dissuasion et l’application des sanctions les plus sévères contre les trafiquants et les consommateurs de drogues, notamment dures, afin de protéger nos jeunes contre ce fléau étranger à la société». Une nouvelle bataille s’engage.