Traitement des affaires judiciaires : Tabi veut des «délais raisonnables»

0
73
Tabi défend "un code pionnier"

Par M. Mansour

 

L’impératif de rendre des jugements dans des délais raisonnables est aujourd’hui au cœur des préoccupations du ministère de la Justice. Lors d’une réunion tenue lundi à Alger avec les présidents des cours de justice et les procureurs généraux, le ministre du secteur, Rachid Tabi, a insisté sur la nécessité pour le système judiciaire de statuer rapidement, soulignant que cet objectif est crucial pour renforcer la confiance des citoyens dans l’institution judiciaire.

Le ministère de la Justice semble avoir pris pleinement conscience des conséquences des retards dans le traitement des dossiers, qui vont bien au-delà d’un simple frein à l’efficacité de la justice. Ces lenteurs érodent la crédibilité du système judiciaire, alimentant la frustration des justiciables et ternissant l’image de l’Etat en général. C’est dans cette optique que le ministre Rachid Tabi a insisté sur l’importance d’une gestion rapide des affaires, soulignant que des délais raisonnables sont essentiels pour garantir des procès équitables et transparents, tout en renforçant la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires. «La justice est appelée à statuer sur les affaires qui lui sont soumises dans des délais raisonnables, conformément aux exigences d’un procès équitable», a-t-il affirmé, soulignant ainsi l’importance de répondre aux attentes des citoyens, qui demandent des résultats plus rapides et plus transparents dans leurs litiges judiciaires.

Pour atteindre cet objectif, le ministère de la Justice a lancé des réformes ambitieuses visant à renforcer l’efficacité du système judiciaire. Cela passe par l’amélioration de la qualité des services publics dans le secteur judiciaire, notamment à travers une gestion optimisée des ressources humaines, mais aussi par la numérisation des procédures judiciaires, un levier essentiel pour réduire les délais de traitement des affaires. «Il ne s’agit pas simplement d’un objectif, mais d’une nécessité impérieuse pour démontrer l’engagement de la justice envers ses citoyens et son efficacité à rendre des jugements dans des délais raisonnables», a insisté le ministre à plusieurs reprises lors de diverses occasions.

 

Se libérer des pratiques obsolètes

Ces dernières années, la numérisation a été progressivement mise en place dans les tribunaux, avec pour objectif de fluidifier la gestion des requêtes et d’assurer un suivi plus rigoureux des affaires, permettant ainsi une meilleure réactivité et une plus grande transparence du système judiciaire. Dans ce cadre, une réforme globale du secteur a été lancée, visant à adapter le système judiciaire aux normes modernes. Cette réforme prévoit de se débarrasser des pratiques obsolètes, en introduisant des outils numériques pour accélérer les procédures et alléger les démarches administratives. Elle prévoit également la suppression de certaines étapes redondantes et l’optimisation de la gestion des dossiers, afin de rendre le système plus efficace.

Parallèlement, le ministère de la Justice poursuit ses efforts pour instaurer de nouvelles modalités de libération conditionnelle et améliorer la gestion des peines alternatives à l’emprisonnement, des avancées que le ministre a saluées lors de la réunion. En effet, sous l’impulsion du ministère, les peines alternatives, qui offrent des solutions autres que l’incarcération, connaissent une extension significative. Depuis le début de l’année 2024, plus de 23 500 détenus ont bénéficié de la libération conditionnelle, un chiffre en forte hausse par rapport aux années précédentes. Ces mesures visent à désengorger les prisons souvent surpeuplées tout en favorisant la réinsertion sociale des détenus. «Les peines alternatives permettent non seulement de réduire la surpopulation carcérale, mais aussi d’améliorer le comportement des détenus, qui s’engagent plus activement dans les programmes de réhabilitation et de formation professionnelle», a souligné M. Tabi. Selon les responsables de l’administration pénitentiaire, ces alternatives ont facilité la réintégration de nombreux condamnés dans la société, grâce à des formations adaptées et un suivi personnalisé.

 

Le défi de la réinsertion

Cependant, l’amélioration des peines alternatives ne saurait se limiter à la simple libération des détenus, mais doit s’accompagner de mesures de suivi. C’est d’ailleurs dans cette optique que ces dernières années, le programme de réinsertion a été renforcé par des collaborations avec des associations et des entreprises, permettant aux détenus de bénéficier de formations qualifiantes et d’opportunités de réintégration professionnelle. Ces mesures visent à réduire les risques de récidive et à offrir une véritable chance de réhabilitation aux individus condamnés pour des délits mineurs.

En outre, le ministre a salué les efforts visant à moraliser l’action judiciaire, avec un accent particulier sur la formation continue des magistrats. Une attention particulière est portée sur le respect des normes déontologiques. Des initiatives sont considérées comme des piliers de la réforme judiciaire, qui vise à renforcer la confiance des citoyens dans le système judiciaire et à garantir des jugements impartiaux.