Par M. Mansour
Dans le cadre de la vaste initiative de transformation numérique du pays, le ministre des Postes et Télécommunications, Karim Bibi Triki, a annoncé la mise en place d’un réseau de communication sécurisé destiné à interconnecter les ministères et institutions publiques. Ce projet, qui représente une avancée majeure pour la gouvernance numérique, s’inscrit dans les objectifs nationaux de transformation numérique et bénéficie du soutien des plus hautes instances de l’Etat.
Interopérabilité des systèmes
Lors de la signature du contrat entre le Haut-Commissariat à la Numérisation (HCN) et Algérie Télécom jeudi, M. Bibi Triki a détaillé l’initiative, expliquant que ce réseau spécial permettra un partage d’informations et de données entre secteurs de manière fluide et sécurisée. «Ce dispositif facilitera l’interopérabilité des systèmes d’information sectoriels, un aspect fondamental de la stratégie numérique du pays», a indiqué le ministre en marge de la cérémonie. L’infrastructure numérique ainsi créée favorisera également l’accès unifié et sécurisé aux services publics, centralisant les données nationales à l’intérieur du pays pour en renforcer la souveraineté numérique et protéger les données à caractère stratégique.
A travers cette initiative, le gouvernement algérien se donne les moyens de concrétiser l’une des directives clés du président Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une importance majeure à la numérisation des services publics. Dans ses instructions récentes, le président de la République a souligné la nécessité d’accélérer le processus de numérisation dans les différents secteurs, tout en garantissant un cadre de sécurité renforcée pour les données échangées entre administrations. Cette volonté politique s’inscrit dans une vision plus large de modernisation des infrastructures de l’Etat, visant à offrir des prestations de qualité aux citoyens et aux entreprises, notamment grâce à des technologies de pointe comme l’intelligence artificielle et les Big Data, permettant de gérer efficacement les services publics et d’optimiser les processus décisionnels.
Une gouvernance intégrée
Meriem Benmouloud, haut-commissaire à la numérisation, a, quant à elle, confirmé, jeudi, que la création de ce réseau, baptisé «IRIES» (Infrastructure Réseau Interconnecté et Sécurisé), représente le premier projet d’interconnexion de cette envergure en Algérie. Ce dispositif permettra aux ministères et institutions publiques d’échanger des données et d’interagir directement avec les deux «Data Centers» nationaux en cours de construction par le HCN. Ces centres, en plus de centraliser les données publiques, joueront un rôle important dans le traitement de grandes quantités d’informations, assurant une infrastructure numérique avancée et une gouvernance intégrée.
L’accent a été mis à de nombreuses reprises et dans divers contextes tout au long de l’année 2023 par le président Tebboune sur le fait que cette transformation numérique ne doit pas se limiter aux infrastructures technologiques, mais doit s’étendre également aux méthodes de gestion et de gouvernance. En effet, cette interconnexion permettra non seulement de renforcer la cybersécurité nationale, mais aussi de faciliter une coordination accrue entre les institutions, contribuant ainsi à une gestion plus réactive des services publics et une prise de décision accélérée. «Ce réseau sécurisé marque un jalon important dans la réalisation de notre vision de gouvernance numérique intégrée», a déclaré Mme Benmouloud, ajoutant que le projet contribuera à une amélioration sensible des services publics.
Ce partenariat avec Algérie Télécom pour la mise en place de l’IRIES reflète tout l’engagement de l’Etat à promouvoir des projets technologiques ambitieux, essentiels pour renforcer les fondations numériques de l’Algérie pour les décennies à venir. La promesse d’une interopérabilité accrue entre ministères et entités publiques aura pour effet de favoriser une gestion optimisée des ressources, tout en garantissant une transparence renforcée. Ce projet répond ainsi aux attentes des citoyens en matière d’efficacité et de fiabilité des services publics, tout en constituant une base solide pour l’intégration de technologies avancées dans les prestations de l’Etat.