Transformation numérique : Un pas de plus franchi

0
610

Par Zine Haddadi

L’Algérie s’est donné pour objectif de réussir la transition vers la généralisation de la numérisation à tous les secteurs.
Pour ce faire, l’Algérie a entrepris de se doter d’une stratégie dans le domaine de la numérisation.
Ainsi, le projet de stratégie nationale de transformation numérique est « fin prêt », a annoncé la haut commissaire à la numérisation Meriem Benmouloud, dans un entretien accordé lundi à la télévision algérienne.
L’objectif est « le changement des modes de gestion » et « l’instauration des principes de transparence et la lutte contre la bureaucratie et la corruption », a ainsi indiqué la haut commissaire à la numérisation qui a rang de ministre.
La responsable a annoncé que les services du haut commissariat à la numérisation ont achevé l’élaboration du projet de la stratégie nationale de transformation numérique. Le texte a d’ailleurs été « approuvé par le conseil d’orientation du commissariat », a-t-elle ajouté à ce propos. La stratégie vise également à garantir l’accès équitable à l’information et l’amélioration des prestations, selon la responsable.

 

Les experts et les acteurs du numérique consultés
La finalisation de la stratégie nationale de transformation numérique intervient après le passage par plusieurs étapes. Des consultations avec des experts et des acteurs du secteur numérique ont été menées.
Dans ce cadre, « 14 ateliers organisés en novembre 2023 » ont permis l’adoption de 300 recommandations dans la première mouture. Ces recommandations ont été soumises aux différents secteurs concernés, poursuit la haut commissaire à la numérisation. Il a fallu cinq modifications pour arriver à la mouture finale présentée il y a un mois à la présidence de la République.
La stratégie nationale de transformation numérique repose sur « 5 axes et 25 objectifs stratégiques » et intervient pour répondre à la réalité socioéconomique et culturelle actuelle.
« Les infrastructures, la formation de la ressource humaine, la société numérique, l’économie numérique et la gouvernance numérique » sont les axes sur lesquels se base la stratégie nationale de transformation numérique, a expliqué la haut commissaire à la numérisation.
La concrétisation de ces axes est déjà en cours. Dans le domaine des infrastructures, le haut commissariat à la numérisation a signé en avril dernier une convention relative au projet de réalisation du centre national algérien des prestations numériques (data center) avec Huawei Consortium.
Le data center qui compte deux antennes à Alger et Blida a pour objectif d’arriver à « la souveraineté numérique et d’œuvrer pour la domiciliation des données nationales, ce qui incitera les investisseurs à promouvoir les services à l’intérieur du pays en recourant aux mêmes technologies qui existent à l’étranger ».
Cette nouvelle infrastructure permettra également d’élaborer une base de données nationale dans le but de parfaire la coordination entre les différents départements ministériels ayant « enregistré un progrès dans le processus de numérisation mais n’ont pas encore échangé d’informations et n’ont pas encore réalisé l’intégration souhaitée entre eux », selon Mme Benmouloud.
Le data center sera ainsi une sorte de hangar virtuel de stockage des données. Il dispose, selon les précisions de la haut commissaire à la numérisation, d' »un système informatique national contenant la plateforme nationale d’interopérabilité qui interconnectera les systèmes informatiques sectoriels », et d’une « base de données nationale et un portail national interactif des services numériques, prévoyant 40 services publics numériques au profit du citoyen et de l’entreprise ».

 

La loi sur la numérisation en cours d’élaboration 

Pour encadrer juridiquement la stratégie nationale de transformation numérique achevée par le haut commissariat à la numérisation, une loi sur la numérisation est en cours d’élaboration. Sa promulgation devrait intervenir avant la fin de l’année, selon ce qu’avait déclaré la haut commissaire à la numérisation en juin dernier, en marge de sa participation à un séminaire sur l’élaboration du projet de loi sur la numérisation, en présence du ministre de la poste et des télécommunications, Bibi Triki.
« Il s’agit d’une loi cadre, régissant, encadrant et régulant le domaine numérique visant à lever les obstacles, à faciliter les mesures administratives et à remédier aux failles induites par l’évolution technologique », a-t-elle précisé.
Le texte de loi « sera valable pour une longue durée, en ce sens qu’il sera valide pour une durée de 10 ans au moins », a-t-elle ajouté. Ladite loi comprend, selon la même responsable, « 9 axes présentés récemment devant des experts nationaux et internationaux dans les domaines du numérique et de la législation »,
« Plus de 200 recommandations actuellement en cours d’examen avant l’élaboration du texte de loi qui sera présenté au secrétariat général du gouvernement », a expliqué la haut commissaire à la numérisation.
Au-delà du cadre légal et de la stratégie nationale de transformation numérique, la ministre a abordé la question sensible de la protection des données. Avoir des infrastructures, une stratégie et une loi, c’est bien, mais il faudrait surtout s’armer dans un monde où les cyberattaques sont un risque réel. Dans ce sens, la sécurité informatique et cybernétique fait l’objet d’une collaboration avec le ministère de la défense nationale, a annoncé Mme Benmiloud.
La numérisation revient souvent dans les recommandations du président de la République. Mme Benmouloud a, d’ailleurs, salué « la volonté politique forte et sincère » du président de la République pour la concrétisation de ce projet.
Le président de la République « suit personnellement le dossier de la numérisation et présente lors de chaque réunion du conseil des ministres un bilan sur l’avancement des projets de numérisation dans différents secteurs », a-t-elle ajouté.