Faisant suite à des multiples dysfonctionnements et dégradation que connait le transport maritime des marchandises et des voyageurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné une enquête immédiate pour définir les responsables de cette situation comme première mesure de prise en charge de ce secteur stratégique qui sera doté d’une feuille de route visant son développement.
Intervenant à l’issue de la présentation d’une feuille de route dédiée au développement de la flotte nationale maritime, lors d’une réunion du conseil des ministres qu’il a présidé hier, M. Tebboune a en effet a ordonné d’engager immédiatement une enquête pour demander des comptes aux responsables de la détérioration de ce secteur stratégique à tous les niveaux et responsabilités, dans le sillage d’une série d’autres mesures.
Une nouvelle stratégie de gestion dans un mois
À commencer par, «la fusion des deux sociétés nationales, CNAN Med et CNAN Nord spécialisées dans le transport maritime en une seule société», mais aussi «une révision radicale de la structuration et la politique du transport maritime de marchandises, à tous les niveaux, en vue de sa réhabilitation, et soumettre le projet de la nouvelle stratégie de gestion dans un mois».
Le chef de l’Etat a également instruit le gouvernement à «œuvrer par tous les moyens à la régularisation technique des navires algériens dans les ports internationaux en collaboration entre les ambassadeurs d’Algérie dans les pays concernés et les responsables du secteur du transport.»
Il a ordonné, en outre, d’«ouvrir la voie aux expertises algériennes spécialisées dans le maritime, en vue de créer des entreprises spécialisées dans la réparation des navires».
Blocages de navires dans les ports étrangers
Cet ensemble de décisions intervient alors que le secteur du transport maritime connait une dégradation continue de ses moyens, doublée d’une mauvaise gestion qui s’est répercutée par la saisie ou blocage de nombre de ses bateaux dans des ports européens.
Le dernier exemple en date est représenté par le navire Tariq Ibn Ziyad qui a été retenu à Alicante en Espagne , pour cause de «non respect de la réglementation en vigueur», cela concerne notamment, la prise en charge déficiente des voyageurs de l’enregistrement à l’embarquement, et de «non-respect des mesures de contrôle du Port d’Alicante».
En revenant sur les causes de cette rétention du navire algérien, qu’il a lui-même confirmé par la publication d’un communiqué, Ali Mounsi, le président de la commission des transports et des télécommunications de l’APN, a précisé que cette décision a été prise pour cause d’un manque de respect des consignes d’hygiène.Le parlementaire algérien a lancé un appel aux autorités publiques pour enquêter sur les vraies raisons derrières cet incident.
L’épisode du Tarik Ibn Ziyad avait été précédé par le blocage pendant plusieurs semaines dans des ports européens de trois autres navires algériens de transport de marchandises appartenant à la compagnie nationale algérienne de navigations Cnan-Nord et à la compagnie nationale de navigation Cnan-Med, deux filiales du groupe algérien de transport maritime (Gatma). Il s’agit du «Saoura» et du «Tamanrasset» retenus respectivement dans les ports français de Brest et de Marseille. Le navire le «Timgad», a été bloqué, au port belge de Ghent.
Acquisition de navires et fusions
Face à cette situation, le Président de la République a enjoint au ministre du secteur d’élaborer un rapport exhaustif et détaillé sur l’état du secteur, en définissant les responsabilités. « La relance du secteur du transport maritime exige de lutter contre le laisser-aller et les tentatives de sabotage ciblant l’entreprise publique de transport maritime de marchandises », indique le communiqué du conseil des ministres du 14 novembre dernier.
Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné au cours du même Conseil des ministres, la mise en exécution du plan d’acquisition de navires pour renforcer la flotte nationale dédiée au fret maritime. Le plan s’inscrit dans le programme de développement du transport maritime qui intègre aussi la fusion des filiales de la Compagnie nationale de navigation (CNAN), l’ouverture du secteur aux investisseurs privés, la fabrication de conteneurs et la construction/réparation navale.
Par Amar R