PAR DJILALI B.
L’Algérie continue de plaider et de soutenir une solution politique la crise libyenne en préconisant un dialogue interlibyen, avec la condition du retrait de toutes les forces étrangères présentes dans le pays. Ce leitmotiv est revenu avec la même constance sur toutes les tribunes où est évoquée la crise libyenne en présence de l’Algérie.
Par Djilali B.
Au-delà du principe cardinal de la politique étrangère du pays qui rejette toute intervention étrangère dans les affaires des pays, la priorité accordée aux solutions politiques dans les crises internes des Etats, il faut aussi reconnaître que les effets du chaos libyen provoqué par l’intervention de l’Otan en février 2011 et l’élimination de Kadhafi sont encore perceptibles dans la région du Sahel où ont été déversés des milliers d’armes dont une grande partie a profité aux groupes terroristes. La menace pèse encore sur tous les pays de la région.
Plus grave, les forces étrangères présentes encore dans le pays poussent vers l’exacerbation de la tension et des différends entre les acteurs de la crise. Ce que n’a d’ailleurs pas cessé de dénoncer l’Algérie.
C’est dans ce sens qu’est intervenu récemment le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU en appelant encore une fois les puissances étrangères à retirer leurs éléments du pays pour faciliter le processus politique de règlement de la crise, réunir les Libyens et préserver l’unité du pays.
Après quoi a réagi le ministre libyen chargé de la gestion des affaires étrangères et de la coopération internationale qui a appelé son homologue algérien.
Le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a reçu hier un appel téléphonique du ministre libyen chargé de la gestion des affaires du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale du gouvernement de l’union nationale de Libye, Taher Al-Baour, a indiqué un communiqué du ministère.
Le chef de la diplomatie libyenne a, au nom du gouvernement d’union nationale, exprimé «toute sa reconnaissance et sa considération pour la position honorable prise par l’Algérie lors de la dernière réunion du conseil de sécurité des nations unies sur la situation en Libye», saluant la «pertinence et la clarté de cette position en faveur du peuple libyen et de ses aspirations légitimes au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le cadre de l’unité nationale», ajoute la même source.
Pour rappel, le représentant de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, avait réaffirmé, lors de la réunion du conseil de sécurité, la position ferme de l’Algérie concernant la crise libyenne, «une position qui repose sur des règles et des constantes établies comme suit: premièrement, le règlement de la crise libyenne doit être pacifique et politique ; deuxièmement, le règlement de la crise libyenne nécessite un processus interlibyen sous le parrainage des nations unies ; troisièmement, le règlement de la crise libyenne doit aboutir à l’organisation d’élections libres, intègres et transparentes qui rassemblent toutes les factions du peuple libyen, garantissant l’unification de ses institutions et répondant à ses aspirations sur les plans interne et externe», lit-on dans le document.
Toutefois, la sortie de crise est entravée par l’influence et le travail de sape de puissances étrangères impliquées directement ou indirectement dans le conflit et le comportement pour le moins belliqueux d’acteurs internes, à l’image du maréchal Haftar qui représente une sérieuse menace contre le cessez-le-feu, la stabilité du pays et le processus de paix.