S’exprimant sur les colonnes du journal français, l’Opinion, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est également exprimé sur les relations de l’Algérie avec plusieurs pays.
Abordant les relations algéro-américaines, Tebboune a d’emblée affirmé que les relations entre les deux pays « sont restées bonnes avec tous les différents présidents américains, qu’ils soient démocrates ou républicains ».
Nos plus grands projets ont été réalisés avec les Américains
Tebboune a affirmé que « c’était déjà le cas lors du premier mandat de Donald Trump ». « Lorsque j’ai été élu en 2019, il m’a envoyé une lettre pour me féliciter quelques heures après les résultats, quand le président Macron a mis quatre jours pour « prendre acte » de mon élection », a t-il rappelé soulignant que l’Algérie n’oubliera jamais, non plus, que « les Etats-Unis ont introduit la question algérienne à l’ONU ».
« Ils accueillent aussi nos meilleurs chercheurs. C’est le seul pays qui a une ville du nom de notre héros national, l’émir Abdel Kader. Nos plus grands projets sous les présidents Boumediene, Chadli et Bouteflika ont été réalisés avec les Américains, dans les hydrocarbures et ailleurs », a t-il déclaré.
Normaliser les relations avec Israël? Le jour même où il y aura un Etat palestinien
Répondant à la question si l’Algérie est prête à normaliser ses relations avec Israël si la relance du processus de paix aboutit au final à la création d’un Etat palestinien , le Président Tebboune a répondu par: « Bien sûr, le jour même où il y aura un Etat palestinien ».
Tebboune a soutenu que « ça va dans le sens de l’histoire ». « Mes prédécesseurs, les présidents Chadli et Bouteflika, que Dieu ait leurs âmes, avaient déjà expliqué qu’ils n’avaient aucun problème avec Israël. Notre seule préoccupation, c’est la création de l’Etat palestinien », a t-il dit.
Mali: « Un pays frère pour lequel notre main sera toujours tendue »
S’exprimant sur l’accusation du Mali de soutien de l’Algérie à des groupes terroristes dans son nord, Tebboune a répondu que c’est tout simplement « aberrant ».
« Nous avons permis la conclusion de l’Accord de paix d’Alger que le pouvoir malien a dénoncé l’année dernière en expliquant qu’il s’agissait d’une ingérence étrangère. Nous avions même un plan de développement pour le nord Mali que nous étions prêts à financer à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars », a t-il expliqué.
« Nous avons une importante communauté touareg en partage et avons toujours été disponibles pour rassembler les signataires de cet accord, car il n’y a pas de solution uniquement sécuritaire », a t-il encore réaffirmé assurant que « l’Algérie ne cherche pas à administrer le Mali que nous considérons comme un pays frère pour lequel notre main sera toujours tendue ».
Nous avons du mal à accepter la présence de Wagner à notre frontière
Concernant de la présence du groupe paramilitaire Wagner aux frontières, Tebboune a précisé que « nous avons seulement du mal à accepter la présence de groupes paramilitaires comme Wagner à notre frontière. Nous l’avons d’ailleurs dit à nos amis russes ».
Avec le Maroc, « Nous devrons mettre un terme à cette situation un jour »
Interrogé sur les relations avec le Maroc, le Président a assuré que l’Algérie est « malheureusement dans la réaction » avec son voisin. « C’est presque un jeu d’échecs où nous sommes contraints de répondre à des actes que nous jugeons hostiles », a t-il appuyé non sans énumérer quelque uns de ces actes.
« Le Maroc a été le premier à vouloir porter atteinte à l’intégrité de l’Algérie avec son agression en 1963, neuf mois après notre indépendance, une agression qui a fait 850 martyrs. Il a toujours eu des visées expansionnistes, pour preuve, il n’a reconnu la Mauritanie qu’en 1972, soit douze ans après son indépendance », a t-il rappelé.
Tebboune a rappelé également que « c’est encore les autorités Marocains qui ont imposé le visa aux ressortissants algériens en 1994 après les attentats de Marrakech ».
« Nous leur avons récemment interdit le survol de notre espace aérien parce qu’ils réalisent des exercices militaires conjoints avec l’armée israélienne à notre frontière, ce qui est contraire à la politique de bon voisinage que nous avons toujours essayé de maintenir. Nous devrons mettre un terme à cette situation un jour »,a t-il estimé non sans préciser que « le peuple marocain est un peuple frère pour lequel nous ne souhaitons que le meilleur ».
Lire aussi: Tebboune au sujet de Boualem Sensal: « C’est un problème pour ceux qui l’ont créé »