Ukraine, zone d’exclusion aérienne : La mise en garde de Poutine

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Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a souligné hier que la Russie considérerait comme cobelligérant tout pays tentant d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, une revendication de Kiev que l’Otan a rejetée. « Nous entendons qu’il serait nécessaire de mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire ukrainien. Mais il est impossible de faire cela depuis le territoire ukrainien, c’est seulement possible de le faire depuis le territoire de pays voisins », a déclaré M. Poutine. Mais toute mesure en ce sens serait considérée par Moscou « comme une participation au conflit armé de tout pays » dont le territoire serait utilisé pour « créer une menace envers nos militaires », a-t-il ajouté. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vivement critiqué vendredi le refus de l’Otan de mettre en place une zone d’exclusion aérienne en Ukraine pour neutraliser les capacités largement supérieures de la Russie dans les airs. Les pays occidentaux refusent d’accéder à cette requête, complexe à mettre en œuvre, au motif que cela entraînerait un risque important de conflit direct avec la Russie, dont des militaires interviennent en Ukraine depuis le 24 février.

Des élus américains promettent 10 milliards $ d’aide à Zelensky

Des élus du Congrès américain ont promis hier de débloquer dix milliards de dollars d’aide pour l’Ukraine lors d’un échange virtuel avec le président Volodymyr Zelensky qui a, de son côté, renouvelé sa demande d’avions de fabrication soviétique. « Nous débloquerons rapidement ces 10 milliards pour aider le peuple ukrainien sur les plans économique, humanitaire et sécuritaire », lui a dit le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer, selon une source informée de la teneur des discussions qui ont eu lieu par Zoom. « Des élus du Sénat et de la Chambre (des représentants, ndlr), républicains et démocrates, ont pris part à cet appel. Nous sommes unis pour soutenir l’Ukraine », a ajouté le sénateur républicain Steve Daines sur la chaîne Fox News. « Il faut que nous votions cette aide de 10 milliards, qui serait à moitié humanitaire, à moitié militaire », a-t-il ajouté. Pour sa part, le président Zelensky a réclamé un durcissement des sanctions économiques contre la Russie, notamment une interdiction des importations de pétrole et de gaz russes, et la suspension en Russie des cartes de crédit Visa et Mastercard, selon les élus. Il a également « lancé un appel poignant pour que les pays d’Europe de l’Est lui fournissent des avions de fabrication russe (…) et je ferai tout mon possible pour que l’administration facilite leur transfert », a ajouté Chuck Schumer dans un communiqué.

Nouvelles manifestations pour la paix en Europe

De Paris à Londres, Rome ou Zürich, des milliers de manifestants sont de nouveau descendus hier dans les rues de grandes villes européennes, pour dire « stop » à la guerre et protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le week-end dernier, des centaines de milliers de personnes aux couleurs bleues et jaunes de l’Ukraine avaient déjà défilé en Europe, de Prague à Berlin en passant par Madrid et Vilnius, pour dénoncer l’invasion russe et dire leur crainte d’une extension du conflit. Au dixième jour de l’invasion de l’Ukraine, les forces russes avançaient hier dans le pays, avec de féroces combats autour de la capitale Kiev. A Zürich, la ville la plus peuplée de Suisse, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté sous le slogan « La paix maintenant », à l’appel notamment de syndicats et partis de gauche.  Ils étaient, selon les organisateurs, plus de 40.000 personnes. A Paris, plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur l’emblématique place de la République. Il y a eu d’autres manifestations dans plusieurs villes, à l’exemple de Londres et Zagreb.