Un acte de piraterie internationale

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Par Amar R.

Dans la nuit du 8 au 9 juin, la marine sioniste a intercepté et arraisonné le voilier « Madleen », qui tentait de rallier Ghaza pour dénoncer le blocus imposé sur la bande de Ghaza, avec à son bord 12 humanitaires et activistes pacifistes, dont l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan et l’activiste suédoise Greta Thunberg.  Le navire a été intercepté et dérouté vers le port d’Ashdod.

Les forces sionistes ont attaqué le navire avec des drones, vers 2 heures du matin, l’ont aspergé d’un produit blanc, puis emmené l’équipage vers le port d’Ashdod, situé non loin de la bande de Ghaza. Selon les autorités sionistes, les activistes sont « sains et saufs » et devraient être renvoyés vers leur pays d’origine. Peu après l’opération, le ministère israélien des Affaires étrangères a publié sur le réseau X une vidéo montrant l’équipage assis, les mains en l’air, au moment de l’abordage. On y reconnaît notamment Greta Thunberg et Rima Hassan. Sur d’autres images, des soldats sionistes distribuent des sandwichs et des bouteilles d’eau aux passagers.

Le yacht battant pavillon britannique, Madleen, exploité par la Coalition de la flottille de la liberté, avait pour objectif de livrer une aide symbolique à Ghaza plus tard hier et de sensibiliser la communauté internationale à la crise humanitaire dans ce pays.

 

Vives réactions

Loin d’être anodin, cet acte digne de  « piraterie internationale » a provoqué de vives réactions sur la scène politique internationale. Parti d’Italie le 1er juin, le navire se trouvait à environ 200 kilomètres au large de Ghaza, dans les eaux internationales, affirme la coalition Flottille de la liberté, qui dénonce un arraisonnement illégal.

L’Espagne a convoqué hier le chargé d’affaires de l’ambassade de l’entité sioniste à Madrid, Dan Poraz, pour protester contre la capture, tôt hier matin, dans les eaux internationales, du navire qui tentait de briser le blocus de Ghaza.

Du côté français, Emmanuel Macron «a demandé de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France» des six ressortissants français à bord du navire transportant des militants pro-palestiniens et de l’aide humanitaire en direction de Ghaza, a déclaré l’Elysée.

Plusieurs responsables de la gauche française avaient aussi dénoncé le silence des autorités européennes, notamment du président français, face à l’interception du voilier.

Le chef de file de La France insoumise (LFI) – parti de gauche auquel appartient Rima Hassan – Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une  « arrestation illégale ».

De son côté, le ministère turc des Affaires étrangères a jugé que  « l’intervention des forces israéliennes sur le navire Madleen […] alors qu’il naviguait dans les eaux internationales est une violation flagrante du droit international », ce qu’il qualifie d’ « attaque odieuse » de la part du gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu.

Le ministère suédois des Affaires étrangères a déclaré que « si le besoin d’un soutien consulaire se fait sentir, l’ambassade et le ministère des Affaires étrangères évalueront la meilleure façon d’aider la citoyenne suédoise Greta Thunberg à résoudre sa situation ».

Le mouvement palestinien de résistance Hamas a condamné la saisie du bateau comme étant du  « terrorisme d’État » et a déclaré saluer ses militants.

Pour sa part, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens a estimé  que « les attaques personnelles contre Greta Thunberg et d’autres personnes à bord du Madleen dépassent l’entendement. Ce sont des gens ordinaires qui interviennent là où les États continuent d’échouer, qui risquent tout pour défendre les droits de l’Homme – en brisant le siège de Ghaza ».

 

Rassemblements de soutien

A l’appel de la France insoumise, des rassemblements ont été organisés aussi partout en France à 18h, en solidarité avec le « Madleen » et pour exiger la fin du génocide à Ghaza. « Libérez la flotte pour Ghaza. Nous sommes de leur combat », ont scandé des dizaines de milliers de manifestants qui arboraient le drapeau palestinien.

Cela coïncide avec des manifestations massives, organisées par des militants et des partisans de la cause palestinienne, dans les villes suisses de Genève et de Lausanne, exigeant la fin des massacres dans la bande de Ghaza.