Un expert de l’Opaep en parle sur « attaqa ». Hydrogène : les 4 atouts de l’Algérie

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Les regards de nombreux pays à travers le monde, notamment en Europe, se tournent vers la production d’hydrogène en Algérie comme une solution pour répondre à leurs besoins en énergie propre.

PAR NABIL M.

L’ALGÉRIE présente tous les atouts nécessaires au développement de cette nouvelle industrie de l’hydrogène, qui dépend de plusieurs facteurs, notamment des ressources naturelles telles que l’énergie solaire et éolienne. Ces deux sources sont cruciales pour la production d’énergie propre. De plus, le pays dispose des moyens de transport adéquats pour cette énergie, ainsi que de ressources gazières abondantes.

Selon l’expert en gaz et hydrogène de l’organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep), Ouael Abdel Moati, quatre facteurs soutiennent les projets d’hydrogène en Algérie. Le premier réside dans les ressources naturelles du pays, abondantes en raison de sa vaste superficie et de son ensoleillement important. « L’hydrogène n’existe pas à l’état libre dans la nature ; il doit être produit à partir d’autres ressources naturelles », a-t-il assuré. Le deuxième facteur, selon le même expert, est l’existence d’une infrastructure qui soutient ces projets, « car l’Algérie dispose déjà de gazoducs qui peuvent être utilisés pour transporter l’hydrogène, tandis que le troisième facteur est la situation géographique du pays, en étant proche des marchés connus comme centre de la demande en cette source d’énergie », a-t-il assuré. Pour le quatrième facteur, il s’agit du partenariat stratégique entre les entreprises appartenant à l’Etat, qui gèrent la production de ce type d’énergie nouvelle, et les entreprises internationales découlant des pays qui sont à la recherche d’alternatives aux énergies fossiles.

«L’hydrogène algérien dispose d’un appui solide»

Pour l’expert de l’Opaep, qui s’est exprimé dans un entretien exclusif à la plateforme spécialisée en énergie, « attaqa », « l’hydrogène algérien dispose d’un appui solide, qui est la disponibilité de structures de transport du gaz ». Il a ajouté que ces structures relient l’Algérie aux marchés européens, ce qui est favorable, selon lui, à une possibilité d’exporter la production algérienne d’hydrogène via des lignes transportant du gaz naturel ». Il a rappelé, dans ce sens, que les pouvoirs publics en Algérie ont déjà pris des mesures pour développer cette nouvelle énergie, dont la plus importante est l’annonce de la stratégie nationale de l’hydrogène, en mars 2023. Dans les grandes lignes, de la feuille de route de l’Etat, il est inscrit trois étapes : le démarrage via des projets pilotes (2023 à 2030), l’expansion et la création de marchés (2030 à 2040) et l’industrialisation et la compétitivité du marché (2040 à 2050).

L’Algérie prévoit ainsi, à horizon 2040, de produire et d’exporter 30 à 40 TWh d’hydrogène gazeux et liquide, avec un mix à la fois composé d’hydrogène bleu, produit à partir de gaz, et d’hydrogène vert fabriqué par électrolyse grâce aux importantes ressources solaires du pays. C’est cet hydrogène renouvelable qui sera adressé à l’Europe, dans un objectif de couvrir 10% de la demande du vieux continent d’ici à 2040.

Plusieurs projets d’hydrogène à l’horizon

Si la production algérienne d’hydrogène est importante pour parvenir à la sécurité énergétique en Europe et dans d’autres pays, elle est également importante pour l’économie du pays, qui place de grands espoirs dans le secteur énergétique, afin d’apporter une valeur ajoutée à son économie et pour soutenir son développement. Au cours de l’année 2024, l’Algérie devrait démarrer un nouveau projet dans le domaine de la production d’hydrogène avec des entreprises américaines, selon un accord préliminaire entre le ministre de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, et 7 entreprises américaines qui ont visité l’Algérie en janvier dernier.

Par ailleurs, l’Algérie s’apprête à lancer 4 projets de production d’hydrogène vert, avant la fin de l’année en cours, après que les études sur ces projets, effectuées par des centres de recherches algériens et étrangers, soient achevées. Les travaux sur deux des quatre projets débuteront incessamment, tandis que les deux autres projets seront lancés courant 2024, selon le ministère de l’énergie, qui ajoute que trois projets seront développés par Sonatrach, et le quatrième en partenariat avec des entreprises allemandes. L’Algérie a également annoncé un projet de 50 MW pour produire de l’hydrogène vert, avec une contribution estimée à 35 millions d’euros (38,3 millions de dollars) sous la forme d’une subvention allemande. Selon Mohamed Arkab, ce projet, annoncé lors de la cinquième journée algéro-allemande de l’énergie en octobre 2023, permettra de renforcer et de promouvoir la coopération entre l’Algérie et l’Allemagne dans cette industrie naissante.

N. M.