Un renfort pour les solutions africaines

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Par Djilali B.

 

L’Algérie renforce sa position dans les instances internationales et continentales. Elle vient, en effet, de remporter un siège au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, où elle avait déjà remporté un siège de vice-présidence de la Commission de l’organisation, le mois de février dernier.

L’Algérie vient d’entamer son mandat au CPS après avoir remporté un siège avec plus de deux tiers des voix, après un troisième tour d’un scrutin relativement serré. Cette victoire électorale permettra à l’Algérie de siéger pendant trois ans, durée légale du mandat au sein de cette importante instance de l’UA. A son avantage dans cette perspective, son capital expérience en matière de médiation dans les conflits, et partant de son sacro-saint principe du rejet des ingérences étrangères dans les conflits en plaidant pour des solutions africaines dans les crises du continent. Un principe observé dans l’approche pour la résolution de la crise libyenne, du conflit au Soudan, des crises dans les pays du Sahel confrontés à un risque d’intervention de la Cedeao ou encore le conflit en République Démocratique du Congo. L’Algérie a toujours plaidé pour des solutions politiques négociées à travers le dialogue en rejetant les interventions étrangères qui sont souvent à l’origine du chaos qui règne dans des régions du continent. Ce sont d’ailleurs ces forces étrangères qui sont le carburant des conflits en Afrique. L’Algérie pourra ainsi, par sa présence au Conseil de sécurité de l’ONU, de la Commission africaine et de son Conseil pour la paix et la sécurité apporter le plus attendu en matière de résolution des conflits et de stabilisation à travers le continent.

L’événement n’a pas échappé à l’ambassadeur d’Algérie à Addis-Abeba, Mohamed Khaled, qui a estimé que cette élection au CPS «se veut une reconnaissance par les pays africains frères du rôle efficace et déterminant de la diplomatie algérienne dans la promotion des valeurs de paix et la consécration de la concertation entre Etats pour trouver des solutions aux crises auxquelles est confronté le continent africain, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui ont permis à l’Algérie de retrouver la place qui est la sienne au niveau continental». Et de souligner le rôle de l’Algérie dans cette instance et des enjeux de son mandat : «L’Algérie entamera son mandat au sein de ce Conseil, pilier essentiel de l’architecture de paix et de sécurité en Afrique, dans un contexte géopolitique continental et international qui exige la conjugaison des efforts de tous les membres du Conseil pour trouver des solutions pérennes aux conflits, aux guerres et aux problèmes que connaissent plusieurs pays africains, tout en défendant les causes justes», a souligné le diplomate. Il se fera plus explicite en affirmant que «la présence de l’Algérie à la fois au Conseil de sécurité des Nations unies et au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine lui permettra de défendre efficacement les causes du continent africain, qui figurent au cœur de ses priorités».

«Conformément aux instructions du président de la République, l’Algérie s’emploiera, durant son mandat, à renforcer l’efficacité du Conseil de paix et de sécurité et à consolider, de concert avec les autres pays, l’action africaine commune en vue de consacrer le principe des solutions africaines aux problèmes africains et de contribuer efficacement à la réalisation des aspirations des peuples africains à la paix et à la sécurité», a indiqué M. Mohamed Khaled.

Lors du scrutin qui a eu lieu le 15 avril dernier, l’Algérie a remporté haut la main un siège au Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour un mandat de trois ans, en obtenant plus de deux tiers des voix des pays africains. L’Algérie a scellé les résultats du vote en sa faveur après avoir obtenu la confiance de 34 pays africains lors du troisième tour des élections, contre 15 voix pour la Libye. Le Maroc a retiré sa candidature redoutant une nouvelle défaite face à l’Algérie, après les échecs qu’il a essuyés lors des élections de février dernier, notamment pour accéder à la vice-présidence de la Commission de l’UA, rappelle-t-on.