Par Brahim Aziez
Le projet automobile de Hyundai en Algérie se voit désormais propulser au devant de la scène. Le ministre de l’Industrie recevait, hier, une délégation omanaise de haut rang représentant la Sarl Hyundai Motors Manufacturing Algeria (HMMA). La seconde depuis le début de l’année. Sauf que la rencontre d’hier intervient au lendemain du Conseil des ministres qui a vu le président de la République ordonner le suivi de la mise en œuvre de toutes les recommandations et les décisions convenues, et relatives au partenariat avec le Sultanat d’Oman, en accordant toute l’attention aux projets d’investissements et à la mise en œuvre des recommandations et décisions émanant des dirigeants de ce pays dans divers secteurs, dont celui de l’industrie automobile consistant en une usine Hyundai.
Un communiqué du ministère de l’Industrie révèle que les discussions d’hier ont tourné autour des « mécanismes permettant d’établir, dans les meilleurs délais, une usine de fabrication de véhicules Hyundai en Algérie ». Une déclaration qui reflète la volonté commune de concrétiser le partenariat industriel algéro-omanais sur le terrain.
Le communiqué rappelle que Hyundai a déjà obtenu l’autorisation préalable de fabriquer des véhicules en Algérie, conformément au décret exécutif n° 22-384, qui précise les modalités et conditions de conduite des activités de fabrication de véhicules, ce qui est assimilé à « une étape charnière vers le lancement du projet ».
En fait, nous annoncions le 29 avril dernier sur nos colonnes l’obtention par Hyundai, de son autorisation préalable, un document qui précède l’octroi de l’agrément définitif, donnant le coup de starter pour la construction de l’usine puis la fabrication de véhicules. Sauf que le lieu d’implantation de l’usine n’aurait pas encore été défini, mais cela ne saurait tarder après l’instruction du président Tebboune qui avait reçu le 4 mai dernier le sultan d’Oman avec lequel des accords ont été signés, sachant que le projet du constructeur italien Fiat a été scellé par un engagement intergouvernemental.
La joint-venture omano-coréenne, puisqu’il est question d’un partenariat entre le groupe omanais Saud Bahwan Holdin, et le constructeur coréen Hyundai Motors Company, entend investir près de 400 millions de dollars, presque le double de ce que le groupe Stellantis a investi dans l’usine Fiat de Tafraoui.
Où sera implantée l’usine ?
La relance de ce projet remonte au mois d’octobre 2024 lorsque, le président de l’APN qui effectuait une visite en Corée, s’est rendu chez le géant automobile coréen qui l’avait invité à visiter ses installations. Il avait, alors, annoncé l’intention du groupe Hyundai de revenir en Algérie pour 2025.
En début d’année, une délégation composée de responsables du groupe omanais, Saud Bahwan Holdin, et du constructeur coréen, HMC Hyundai, rencontrait le directeur général de l’AAPI. Le 9 mars, cette même délégation était reçue par le nouveau ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb.
Lors de ces deux rencontres, l’occasion était donnée aux responsables du constructeur coréen et leurs partenaires omanais de faire le point sur l’avancée des démarches et la consistance du projet, et de tracer avec les services du ministère de tutelle une feuille de route pour la concrétisation du projet, selon les orientations des hautes autorités du pays.
Le 17 février dernier, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) confirmait qu’une usine de montage du constructeur automobile Hyundai sera implantée en Algérie dans le cadre de la coopération algéro-omanaise. Omar Rekkache précisait que le projet d’investissement omanais pour le montage automobile de la marque sud-coréenne fait partie des projets enregistrés par l’AAPI.
Mais pour l’heure, aucune information sur le lieu de son implantation. On sait juste que la délégation de Hyundai, composée de responsables du constructeur HMC et de son actionnaire le groupe Bahwan, a visité plusieurs sites industriels proposés par le ministère de l’Industrie, parmi ceux confisqués par la justice, dont celui de Relizane qui appartenait à Sovac Production (qui assemblait les marques du groupe Volkswagen), sachant que le groupe Hyundai qui compte les marques Hyundai et Kia, était déjà industriellement présent en Algérie à travers trois unités de montage (Hyundai véhicules à Tiaret, Hyundai bus et camions à Batna, et Kia véhicules à Batna).
Mais la tendance de la Sarl HMMA semble aller vers la construction d’une nouvelle usine.
5 modèles thermiques à produire, et éventuellement un véhicule électrique
L’investissement total pour le projet d’usine automobile Hyundai serait estimé à environ 400 millions de dollars. 3 modèles de véhicules touristiques, 2 utilitaires et éventuellement un VE (véhicule électrique) seraient au programme
La conception du nouveau projet Hyundai prendrait en compte, dès le départ, la création d’une ligne de construction de carrosseries et d’une ligne de peinture automobile.
Très actif en Algérie, le groupe omanais, Saud Bahwan Holdin, est présent en Algérie depuis 2014 à travers un complexe de transformation d’engrais dans la zone industrielle d’Arzew (Oran). Son premier responsable a même été reçu par le président de la République.
