PAR NABIL M.
Dans un contexte marqué par des défis économiques et industriels pressants, le nouveau ministre de l’Industrie a déjà annoncé la couleur de sa stratégie à la suite de sa prise de fonctions.
Porté par une vision audacieuse et une détermination affichée, M. Sifi Ghrieb s’est engagé à insuffler une nouvelle dynamique au secteur industriel, annonçant une stratégie claire pour répondre aux exigences actuelles et futures de l’économie nationale.
Lors de la cérémonie de prise de fonctions, M. Ghrieb a insisté sur la lourdeur de la tâche qui lui incombe tout en appelant à une collaboration active pour redynamiser le secteur. «Cette responsabilité est très lourde, mais nous allons travailler ensemble pour dynamiser le secteur de l’industrie», a-t-il déclaré, marquant ainsi le ton de son mandat placé sous le signe de l’action collective et du renouveau stratégique.
Une industrie «développante», un nouveau paradigme
Faisant écho aux besoins d’adaptation et d’innovation, M. Ghrieb a défini le cap à suivre. «Nous nous baserons sur une industrie développante selon les exigences du présent», a-t-il annoncé, laissant entendre que cette notion d’«industrie développante» vise à rompre avec les paradigmes anciens pour favoriser un modèle industriel qui conjugue modernité, efficience et pragmatisme.
Dans ce sens, le ministre a mis l’accent sur l’évolution nécessaire du secteur en déclarant : «L’Algérie a commencé par une industrie classique, mais aujourd’hui on devra passer à une autre plus développée qui s’appuie sur les méthodes scientifiques modernes et pratiques». Cette approche traduit une ambition de rupture avec les anciens modèles, où l’industrialisation se faisait parfois au détriment de la compétitivité et de l’innovation.
Valorisation des compétences nationales
Conscient du rôle stratégique des ressources humaines dans cette transformation, le ministre a mis en avant dans son allocution la mobilisation des compétences nationales. «Nous allons concentrer nos efforts sur une nouvelle stratégie axée sur la valorisation des cadres et compétences nationaux, car nous croyons en le génie algérien», a-t-il affirmé.
- Ghrieb, qui avait occupé le poste de PDG de plusieurs complexes industriels et de sociétés nationales, à l’instar de Sider et Imetal, s’est également appuyé sur son expérience personnelle au sein du ministère pour illustrer ce potentiel inexploité. «Au cours de ma modeste expérience au sein du secteur de l’industrie, j’ai constaté qu’il existe des cadres tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, capables de relever le défi et avec qui nous pourrons aller très loin», a-t-il souligné.
Une vision scientifique et collaborative
Par ailleurs, le ministre n’a pas manqué d’annoncer les priorités du secteur, notamment le développement de projets stratégiques centrés sur la valorisation du produit local. «Nous allons travailler pour des projets stratégiques afin de valoriser le produit national et lancer une industrie algérienne qui se reposera sur la science», a précisé le ministre.
Dans le même sillage, il a souligné l’importance du management dans les entreprises et groupes industriels, un élément crucial pour accroître leur compétitivité. «Nous allons également axer sur le développement du management au niveau de nos complexes industriels», a-t-il dit.
Enfin, le ministre a insisté sur l’importance du dialogue et de la concertation dans la conduite de sa mission, érigée en véritable slogan. «Notre deuxième slogan dans cette mission sera celui de la consultation avec toutes les parties prenantes», a assuré le nouveau ministre.
Des défis à relever
Les attentes envers cette nouvelle stratégie sont immenses. L’industrie algérienne doit répondre à de multiples défis, entre autres la modernisation des infrastructures industrielles, la diversification des filières, l’alignement sur les standards internationaux et le renforcement de son rôle dans les exportations hors hydrocarbures. La valorisation du produit national, la réduction des importations et le développement des technologies locales figurent également parmi les priorités.
Avec une ambition affichée et des orientations claires, M. Sifi Ghrieb semble prêt à affronter les défis industriels de l’Algérie. Toutefois, la réussite de cette transformation dépendra non seulement de l’adhésion des acteurs économiques, mais également de la capacité du ministère à mettre en œuvre des réformes concrètes et mesurables.