Par Brahim Aziez
Le 11 août dernier, Fondal, filiale du groupe Imetal, prenait officiellement possession de l’usine Gloviz (Kia) de Batna, dans le cadre de la récupération des biens confisqués par l’Etat et versés au domaine public. Cette unité qui est entrée en activité en 2017 devrait, selon les déclarations du premier responsable de Fondal, conserver sa vocation initiale, à savoir la fabrication automobile, et reprendre ses activités dans les prochains jours. «Une fois l’inventaire finalisé, nous procèderons à la convocation des 1600 employés afin de relancer l’activité dans les plus brefs délais», déclarait Noureddine Salhi qui a effectué, la semaine dernière, une visite d’inspection du site. Mais voilà qui pour reprendre les activités de l’usine Gloviz, Fondal n’étant pas un constructeur automobile. Car sur la marque qui reprendra la production au niveau de l’usine Gloviz-Kia, les responsables resterons vagues.
Mais on se rappelle que le président du secrétariat technique pour le suivi du dossier des véhicules et directeur de l’intelligence économique au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique avait indiqué au forum d’El Moudjahid que le groupe Hyundai (Hyundai et Kia), parmi d’autres, a manifesté son intention d’implanter une industrie automobile en Algérie, sachant que Global Groupe qui était le propriétaire de l’usine Gloviz (pour véhicules touristiques et utilitaires Kia) et de GMI (pour les camions et bus Hyundai) avait signé des accords de partenariats avec ces deux constructeurs. Et même l’ambassadeur de Corée du Sud a, récemment, rappelé encore une fois l’intérêt porté par les constructeurs de son pays (Hyundai et Kia) pour la fabrication automobile en Algérie.
Mais au mois de mai dernier, le constructeur chinois, Geely, avait entamé ses premiers pas officiels pour un investissement en Algérie. Des premiers pas vraisemblablement concluants puisque l’on parle, aujourd’hui, de la sortie de la première voiture Geely «algérienne» en 2026. C’est du moins ce qui a été annoncé sur le site officiel de la wilaya de Batna qui rapporte qu’une délégation composée de responsables du constructeur chinois, Geely Automotive Company, et de représentants de Sodivem (représentant officiel de Geely en Algérie) s’était rendue, le 19 mai dernier, dans le chef-lieu de la wilaya pour présenter, au premier responsable de la wilaya, un projet d’investissement dans le secteur de l’industrie automobile. Un projet qui nécessiterait une assiette de 50 hectares, et auquel le wali aurait été réceptif en suggérant plusieurs sites, mais aussi la possibilité de redémarrer l’ancienne usine automobile Kia, dont les procédures administratives de régularisation étaient en cours.
Batna pourrait devenir un pôle de construction automobile
Outre l’usine Gloviz qui assemblait les véhicules Kia, Batna compte aussi une usine pour la fabrication de camions et bus Hyundai (GMI) et une autre unité d’assemblage de véhicules chinois Baic (qui n’a pas véritablement démarré ses activités industrielles malgré une inauguration en fanfare en décembre 2018). C’est dire que la wilaya dispose d’un véritable potentiel en la matière, surtout que des filières dédiées à l’automobile ont été introduites au niveau de l’université, et qu’un véritable plan de développement d’un tissu industriel a été lancé pour la création de 1000 micro-entreprises qui devaient fournir les usines Gloviz et GMI.
Et si les responsables de l’unité d’assemblage de Baic ont récemment rappelé la disponibilité de leur entité à reprendre les activités, l’usine GMI n’a toujours pas de visibilité quant à son devenir, quand bien même le responsable des domaines de la wilaya de Batna aurait annoncé, en marge de la signature des procès-verbaux devant permettre à Fondal de récupérer l’ex-usine de montage de voitures Kia (dans la commune de Djerma) et du port sec en dépendant, situé dans la commune de Sériana, qu’une autre infrastructure pour la fabrication automobile (véhicules utilitaires, camions et bus), faisant elle aussi partie des biens confisqués par l’Etat et versée au domaine public, sera à son tour placée sous le giron d’une entreprise nationale pour entrevoir sa remise en activité. Il s’agit de GMI (Global Motors Industrie) pour la fabrication de camions et bus de l’autre marque coréenne, Hyundai. L’usine GMI, qui assemblait les camions et bus de la marque coréenne Hyundai selon le modèle industriel Full CKD, est dotée d’installations de forgeage et de l’atelier peinture, en plus d’une unité de forge prête à fabriquer les éléments métalliques qui composent le véhicule.