Vaccination anti Covid dans les écoles : Les profs ratent leur vax

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Doctor in personal protective suit or PPE inject vaccine shot to stimulating immunity of woman patient at risk of coronavirus infection. Coronavirus,covid-19 and vaccination concept.

/Lancée le 12 décembre, la campagne vaccinale des travailleurs du secteur de l’éducation nationale prendra fin demain sans avoir réalisé ses objectifs. Un échec qui risque de compromettre sérieusement la continuité de l’année scolaire également confrontée à une 4e vague de Covid-19.

Après avoir chamboulé le calendrier des vacances scolaires d’hiver, Abdelhakim Belabed et en maintenant le personnel éducatif en poste jusqu’au 16 a tenté de relever le taux de vaccination chez les travailleurs de son secteur mais c’était sans compter sur la réticence de ces derniers qui ont carrément boycotté cette campagne de vaccination de proximité. Egalement lâché par les syndicats du secteur sur la question de la sensibilisation sur la vaccination, Belabed sera probablement contraint de trouver une alternative pour éviter de mettre l’année scolaire en péril, avec la hausse du nombre de contaminations en milieu scolaire.  

A Bab El-Oued, pas trace des UDS

Dans la commune de Bab El Oued, quartier à forte concentration démographique, de nombreux établissements scolaires n’ont pas reçu la visite des unités de dépistage et de suivi (UDS), dont le ministre a annoncé la mobilisation pour cette campagne vaccinale. «Nous n’avons reçu aucune équipe de vaccination et c’est tant mieux car je ne compte pas me faire vacciner surtout que les autorités s’acharnent contre notre secteur comme si nous étions les responsables de la propagation du virus. On parle beaucoup trop des travailleurs de l’éducation et on oublie ceux de la santé qui ne sont pas tous vaccinés», nous a déclaré Farid, surveillant au CEM Massinissa. Un avis partagé par ses collègues qui nous ont carrément esquivés en apprenant le motif de notre visite. «Ne vous prenez pas la tête avec elles, elles aussi refusent la vaccination, c’est notre droit, non ?» nous lance notre interlocuteur. Même attitude également constatée au niveau de l’école primaire Amina, ex-Francklin. 

Des notes qui en disent long sur la situation épidémiologique

Dès notre arrivée sur place, on remarque de nombreuses notes adressées aux parents barricadant les murs de l’établissement. «Nous portons à votre connaissance que l’école sera fermée du 24 au 25 novembre», peut-on lire sur l’une d’entre elles, «la réception des parents est suspendue jusqu’à nouvel ordre», indique une autre note. On comprend vite alors que des cas de contamination au Covid ont été enregistrées au niveau de l’établissement. En tentant d’en savoir un peu plus, on s’est heurtés au gardien de l’école qui nous lance : «La directrice est sortie et ne reviendra pas de sitôt». On l’interroge quand même sur la question de la vaccination au sein de l’école. Notre interlocuteur nous apprend qu’aucune UDS ne s’est déplacée à leur niveau, et cela, depuis le début de la campagne. «Nous avons juste reçu une note qui nous invite à nous faire vacciner au niveau du primaire Mohamed Boudiaf situé dans la commune de Oued Koriche. Vous pensez vraiment que ceux qui voudront se faire vacciner vont se déplacer vers une autre commune au lieu d’aller à la polyclinique du quartier ?» nous dit-il en ajoutant : «La vaccination est un choix personnel et ce n’est pas en envoyant des équipes sur place qu’ils vont nous obliger à le faire, je parle en général et en connaissance de cause même si moi je suis vacciné», affirme notre interlocuteur. Un état d’esprit généralisé, malheureusement conforté par les faux pas des autorités qui n’arrivent pas à accoucher d’une stratégie de vaccination efficace.

W. S.

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