PAR NABIL M.
Pour répondre aux impératifs écologiques et environnementaux, l’Algérie s’engage à prendre des mesures concrètes pour positionner son secteur industriel sur les marchés internationaux.
Ainsi, dans un contexte mondial marqué par une transition accélérée vers des modèles économiques plus respectueux de l’environnement, une réunion de coordination a été tenue hier entre le ministère de l’Industrie et celui de l’Environnement et de la Qualité de la Vie afin de définir une feuille de route ambitieuse pour concrétiser l’objectif d’une industrie respectueuse de l’environnement.
Présidée par M. Sifi Ghrieb, ministre de l’Industrie, et Mme Najiba Djilali, ministre de l’Environnement et de la Qualité de la Vie, cette réunion s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions de la réunion du gouvernement du 19 février 2025, rappelle un communiqué du ministère de l’Industrie. Elle a rassemblé des cadres des deux ministères autour d’un objectif commun : renforcer la coopération interministérielle pour adopter des normes environnementales durables dans le secteur industriel, tout en améliorant la compétitivité des produits algériens à l’international.
L’un des points centraux de cette réunion a été la situation des décharges industrielles liées aux établissements classés dans les zones industrielles de Oued El Harrach, Semar et Réghaïa. Les deux ministres ont convenu de la nécessité de mettre en place un mécanisme strict pour garantir que ces sites respectent les normes environnementales en vigueur. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre des engagements du président de la République, qui place la protection de l’environnement et la transition vers un développement durable au cœur de ses priorités.
Dans ce contexte, les deux ministres ont souligné l’importance d’intégrer des normes de production propre dans les processus industriels afin de réduire la pollution et améliorer les performances environnementales des entreprises, notant que «l’industrie verte n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour répondre aux défis environnementaux et renforcer notre compétitivité à l’international».
Vers la création d’un groupe économique conjoint
Les discussions ont également porté sur les mécanismes à mettre en œuvre pour permettre au secteur industriel d’évoluer vers une industrie verte. Les secteurs stratégiques tels que le fer et l’acier, le ciment, les engrais, le textile et le cuir ont été identifiés comme des leviers essentiels pour cette transition. L’objectif est de faire de ces industries des modèles de durabilité, capables de répondre aux exigences des marchés internationaux tout en réduisant leur empreinte écologique.
La réunion a également abouti à la formation d’un groupe de travail pour établir un partenariat à travers la création d’un groupe économique conjoint (GEO), visant à traiter l’amiante et à réduire ses risques environnementaux et sanitaires, en plus de développer des activités industrielles propres, dans une démarche visant à appliquer des normes industrielles vertes, à réduire les déchets industriels dangereux et à améliorer les opérations de recyclage et de valorisation.
Ce groupe, composé d’établissements publics relevant des deux ministères, constitue une étape importante vers le développement de solutions durables pour le traitement des déchets industriels et l’amélioration de la performance environnementale des sociétés industrielles.
Une feuille de route dans les prochaines semaines
Pour assurer la réussite de cette initiative, une feuille de route détaillée sera élaborée dans les prochaines semaines, pour définir les étapes clés pour la mise en œuvre des projets futurs, avec un soutien complet des deux ministères. Cette feuille de route inclura des mesures concrètes pour accompagner les entreprises dans leur transition vers des pratiques industrielles plus durables, tout en garantissant leur compétitivité sur les marchés mondiaux.
En s’engageant résolument dans cette voie, l’Algérie démontre sa volonté de s’aligner sur les Objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations unies. Cette transition vers une industrie verte représente non seulement une opportunité pour réduire la pollution et préserver les ressources naturelles, mais aussi pour renforcer la position du pays sur la scène internationale.
Ainsi, en adoptant des normes environnementales strictes et en promouvant des pratiques industrielles propres, l’Algérie se donne les moyens de concilier compétitivité économique et préservation de l’environnement. Une feuille de route ambitieuse et des partenariats stratégiques permettront de concrétiser cette vision, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour l’industrie verte en Algérie.