Vers une meilleure régulation de l’offre locale et de l’import-export

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Par R. Akli

 

Les deux départements ministériels en charge, respectivement, du commerce intérieur et extérieur intensifient ces derniers jours leurs actions de concertation et de coordination afin d’asseoir les bases d’une nouvelle organisation de ce secteur hautement sensible, à travers la mise en place de nouveaux mécanismes de régulation à même de permettre la stabilisation de l’offre et des approvisionnements sur les marchés internes, tout en garantissant une meilleure gestion des importations et des exportations. Après une première réunion, tenue mardi dernier, entre le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, et celui du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, qui avait pris ses nouvelles fonctions le jour-même, les deux ministères ont de nouveau organisé avant-hier une importante rencontre de concertation, avec l’implication du monde de l’entreprise et des producteurs, représenté par le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula. Cette nouvelle réunion de coordination a porté sur «la concrétisation des hautes orientations du président de la République visant à garantir un approvisionnement continu, pérenne et suffisant du marché national en divers produits et marchandises, locaux ou importés», indiquent les deux ministères à travers un communiqué conjoint, publié jeudi sur les réseaux sociaux. De fait, la refonte des modes d’organisation et de régulation du commerce intérieur et extérieur, de sorte surtout à débureaucratiser le secteur et à stabiliser le marché national pour en finir avec les pénuries répétitives et intempestives, était au cœur des urgences évoquées dimanche passé par le président de la République, lors de son discours d’ouverture à la deuxième rencontre nationale avec les opérateurs économiques. «Certaines institutions n’arrivent pas encore à s’adapter à la nouvelle dynamique que connaît désormais l’économie nationale», a déploré en ce sens le chef de l’Etat, en insistant notamment  sur la nécessité de mettre définitivement un terme aux lenteurs et rigidités bureaucratiques qui continuent encore à sévir dans certains secteurs, à l’instar de celui du commerce extérieur. «A partir d’aujourd’hui, il n’y aura plus Algex…», a-t-il formellement tranché dans le même contexte, en annonçant la mise en place d’un nouveau dispositif plus moderne et plus débureaucratisé pour gérer désormais les segments stratégiques de l’import et de l’export, en corrélation avec les besoins réels du marché domestique en termes d’approvisionnements en différents biens de consommation.

 

Systèmes de veille

En lieu et place du dispositif actuel géré par l’Algex, «deux structures modernes et en phase avec les nouvelles réalités économiques du pays seront mises en place dès le mois de mai prochain», dont l’une sera dédié à la régulation des importations et l’autre au soutien et à l’organisation des exportations, a annoncé le président de la République. Ces deux nouvelles structures ou agences, a-t-il précisé, «seront dotées de systèmes de veille à tous les niveaux», l’objectif, a-t-il insisté, étant de «sortir de la bureaucratie» et de veiller à mieux réguler les importations et les exportations en fonction de l’offre locale réellement disponible et des besoins effectifs à combler par le recours à l’importation. Il s’agira ainsi, selon le propos du chef de l’Etat, «d’exporter quand il y a une autosuffisance» en telle ou telle marchandise, et «d’importer de sorte à ce qu’aucun produit ne manque sur le marché national, en fonction des besoins effectifs du pays et de l’état réel de la production locale. «Quand je dis on importe selon les besoins du pays, cela veut dire que l’on doit disposer d’outils dévaluation scientifiques et opérationnels, à même le terrain, pour  savoir que tel ou tel produit risque de manquer sur le marché local et qu’il faut l’importer à temps», a tenu à préciser le chef de l’Etat, donnant ainsi le ton quant aux nouveaux rôles et modes de fonctionnement qu’auront désormais à endosser les deux nouvelles agences qui auront à gérer les secteurs de l’import et de l’export. Il s’agit ainsi, a-t-il ajouté, de «trouver le difficile équilibre de savoir comment compter sur la production nationale et rationaliser l’import sans créer de pénurie» sur le marché interne et en veillant à une meilleure régulation des  systèmes domestiques des prix à la consommation. «Aucun produit ne doit manquer, ce qui veut dire aussi que l’on doit avoir les vrais chiffres de la production locale», a signifié en définitive le président de la République, en mettant en avant les enjeux de la nouvelle démarche de l’Etat qui privilégie les réformes «structurelles» et non plus conjoncturelles. Des enjeux auxquels les départements du commerce intérieur et extérieur sont désormais appelés à répondre plus que tout autre secteur, au vu surtout du caractère hautement sensible des segments de l’import et de l’export.