Par Zine Haddadi
Le gouvernement a pris des mesures pour réguler le marché des viandes blanches, et ce, afin de lutter contre la flambée des prix.
C’est dans ce sens que le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a présidé, hier, une cérémonie de signature d’une convention cadre entre le groupe agroalimentaire public Agrolog, la Fédération nationale des éleveurs de poulet et la Caisse nationale de la mutuelle agricole.
L’accord en question vise à renforcer l’approvisionnement du marché de la volaille, notamment durant le mois de Ramadhan, indique un communiqué du ministère de l’Agriculture, publié hier.
La signature de cet accord entre ces trois entités entre dans le cadre des mesures prises par le ministère de l’Agriculture pour garantir l’approvisionnement du marché en produits de large consommation dont font partie les viandes blanches, précise le même communiqué, et ce, à travers le renforcement de la coopération entre les professionnels des différentes filières agricoles et les opérateurs économiques publics.
La convention cadre entre Agrolog, la Fédération nationale des aviculteurs et la CNMA a pour objectif de créer un stock stratégique de viandes blanches afin de réguler le marché de ce produit.
Les éleveurs, individus ou organisés en coopératives, les sociétés appartenant au groupe Agrolog, l’Office national des aliments du bétail (ONAB), la Société algérienne de régulation de produits agricoles (Sapra) et Frigomedit sont impliqués dans cette opération de création de stocks stratégiques des viandes blanches.
Contacté par l’Algérie Aujourd’hui, le président de la Fédération nationale des aviculteurs, Ali Benchaïba, est revenu sur la convention cadre signée avec Agrolog et la CNMA sous l’égide du ministère de l’Agriculture.
Pour le président du FNA, le cadre concerne l’activité de production de viandes blanches à longueur d’année et pas uniquement durant le mois de Ramadhan.
Concrètement, l’Office national des aliments du bétail doit, via ses filiales, fournir les éleveurs de poulet en poussins reproducteurs qui seront revendus, une fois le cycle de production finalisé, sous format de poulet de chair prêt à la consommation, a expliqué Ali Benchaïba à l’Algérie Aujourd’hui.
Il est prévu que l’opération d’échange poussins contre poulets se fasse à des prix préférentiels. «L’ONAB nous vendra le poussin à 100 DA l’unité en TTC. A notre tour, nous lui vendrons le poulet produit à 280 DA en TTC également», a précisé Ali Benchaïba qui a insisté sur la garantie d’une marge bénéficiaire respectable pour les producteurs.
Ce dernier a donné quelques détails sur cet accord censé réguler d’une meilleure manière le marché de la volaille en proie à des tensions régulières qui se répercutent sur les prix et par conséquent sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
La régulation par la production locale
«Par la création d’un stock, l’idée est de disposer d’une production nationale prête au déstockage quand le besoin se ferait sentir pour éviter la hausse des prix. L’objectif est de maintenir les prix à des niveaux stables», a détaillé Ali Benchaïba.
Ce dernier estime qu’il s’agit d’une mesure «qui encourage la production nationale». «Maintenir les prix stables par des poulets produits localement permettra de recourir moins à l’importation et d’encourager les producteurs».
Pour le président de la Fédération nationale des aviculteurs, les producteurs ne doivent plus se soucier de la commercialisation de leur produit et doivent se consacrer uniquement sur la qualité et aux quantités qu’ils doivent produire.
Pour atteindre cet objectif, cela passe par des contrats de ce genre qui garantissent que les poulets produits puissent être repris par le circuit agroalimentaire comme cela se fait pour la tomate industrielle, a ainsi argumenté M. Benchaïba.
L’accord en question entrera officiellement en vigueur à partir de la date de son annonce officielle, indique le président de la Fédération nationale des aviculteurs.
Ainsi, la constitution d’un stock de viandes blanches est déjà en marche. Ali Benchaïba évoque la nécessité de maintenir les prix à des niveaux de 400 DA le kilogramme par l’injection des quantités manquantes pour éviter les flambées constatées dernièrement.
