Vigilance extrême contre les criquets

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PAR NABIL M.

Face à la menace croissante que représente le criquet pèlerin pour les régions du Sud, le président, Abdelmadjid Tebboune, a pris des mesures de vigilance extrême pour prévenir toute invasion acridienne.

Lors d’une réunion du Conseil des ministres tenue hier, le chef de l’Etat a ordonné la mise en place d’un dispositif de lutte renforcé, mobilisant l’expertise nationale et les moyens technologiques les plus avancés pour protéger le Sud, une région qui connaît de grands investissements agricoles garantissant la sécurité alimentaire du pays.

Le président Tebboune a rappelé que l’Algérie est pionnière dans la lutte contre les criquets, soulignant que le pays dispose de l’expérience et des compétences nécessaires pour éradiquer cette menace. «L’Algérie est qualifiée pour affronter ce défi grâce à son expertise et à son expérience accumulées dans ce domaine», a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité de «prendre toutes les dispositions et mesures de précaution et de vigilance extrême, sans relâche, en vue de faire face aux essaims de criquets aux portes des frontières de manière anticipative, pour les éradiquer et empêcher leur avancée».

Dans cette optique, le Président a ordonné l’«organisation d’une réunion préparatoire et de coordination dans une wilaya pilote du Sud». Cette réunion, qui s’appuiera sur l’expertise des populations locales et des spécialistes, vise à élaborer un plan de lutte robuste et adapté aux spécificités régionales. Une «coordination étroite avec le ministère de la Défense nationale à toutes les étapes du plan de lutte» a également été demandée par le chef de l’Etat afin d’assurer une réponse rapide et efficace à tout foyer d’infestation.

 

De gros moyens pour protéger les régions agricoles du Sud

Les régions du Sud, notamment Oued Souf, Biskra, Ouargla et Illizi sont au cœur de cette stratégie. Connues pour leurs rendements agricoles exceptionnels, ces zones attirent de plus en plus d’investissements, faisant d’elles un pilier essentiel de l’économie nationale. Le ministre de l’Agriculture avait récemment confirmé que des moyens considérables ont été mobilisés pour faire face à la menace d’invasion acridienne. Il avait affirmé qu’un parc de drones a été déployé pour assurer la surveillance des zones à risque, tandis que plus de 1,2 million de litres de pesticides ont été prépositionnés pour une intervention rapide.

Des aéronefs de la compagnie Tassili Airlines et du ministère de la Défense sont également prêts à intervenir en cas de besoin. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie proactive visant à protéger les régions agricoles du Sud, où d’importants projets d’investissement sont en cours.

Dans le sillage de cette stratégie, les dispositifs mobiles de surveillance antiacridienne ont été activés dans les wilayas de Béchar et Ghardaïa. Des équipes spécialisées, équipées de systèmes de communication par radio, sillonnent les zones à risque pour détecter toute apparition de criquets. A ce jour, aucune infestation n’a été signalée dans ces régions, mais les autorités locales restent en état d’alerte maximale. Des cellules de veille ont également été réactivées à Ghardaïa, chargées de collecter et de transmettre en temps réel toute information sur l’évolution de la situation acridienne.

 

Une démarche à double objectif

La lutte contre le criquet pèlerin s’inscrit dans une démarche à double objectif : protéger la production agricole, essentielle pour la sécurité alimentaire du pays, et offrir des garanties aux investisseurs qui contribuent au développement économique des régions du Sud, mais aussi à assurer la réussite du plan national de développement des agricultures stratégiques. C’est pour cela que les autorités publiques redoublent d’efforts pour limiter la propagation de ce phénomène, un dossier qui bénéficie d’un suivi régulier au plus haut niveau de l’Etat.

La lutte contre le criquet pèlerin reste ainsi un enjeu majeur au moment où l’Algérie continue de développer son agriculture saharienne. Grâce à une stratégie proactive, mobilisant expertise locale, moyens technologiques et coordination interministérielle, le pays se prépare à affronter cette menace avec détermination. Le message du président Tebboune est clair : l’Algérie ne laissera rien au hasard pour protéger son agriculture et son avenir économique.