Par Zine Haddadi
Dans les nouveaux statuts des personnels de l’éducation nationale, le ministère a introduit plusieurs mesures disciplinaires visant à lutter contre des fléaux qui ont infesté l’école algérienne ces dernières années.
Violences, traitements idéologiques et discours de haine, cours particuliers, le ministère de l’Education nationale a fixé les lignes rouges à ne pas franchir pour les enseignants comme pour les autres catégories de fonctionnaires du secteur.
Dans le décret exécutif n°25-54 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’Education nationale, les faits de violences dans le milieu scolaire sont considérés comme des fautes de quatrième degré, et ce, «sans préjudice des procédures pénales prévues par la législation en vigueur». En plus des sanctions prévues par le régime disciplinaire du secteur de l’Education, les auteurs de violences dans le milieu scolaire s’exposent aux sanctions prévues dans le domaine pénal.
Par le terme «violence», le régime disciplinaire des statuts particuliers des fonctionnaires de l’Education nationale ne vise pas uniquement l’aspect physique. Les violences morales, verbales et tous les types de harcèlement sont également sanctionnables dans le milieu scolaire.
Ainsi, il est considéré comme faute grave de quatrième degré de «commettre des actes de violences physiques ou sévices moraux et toutes formes de brimades envers autrui au sein du milieu scolaire», est-il indiqué dans l’article 59 du décret 25-54 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’Education nationale.
Dans le régime disciplinaire, le ministère a consacré comme faute grave de quatrième degré les violences commises à l’égard des élèves qui sont mentionnées séparément à celles commises dans le milieu scolaire de manière générale. Ainsi, il y a une volonté du législateur de mettre en garde contre les violences à l’encontre des élèves comme moyen disciplinaire.
Dans ce sens, le régime disciplinaire indique qu’il est considéré comme faute grave de quatrième degré «de commettre des actes de violences envers l’élève quelle qu’en soit la forme».
Des fléaux qui font mal à l’école algérienne
Le régime disciplinaire des statuts particuliers des fonctionnaires de l’Education nationale s’attaque également, sans le citer, au fléau des cours de soutien. Alors que le ministère du Commerce a lancé récemment une enquête à l’échelle nationale pour veiller à ce que les écoles de langues étrangères ne dispensent pas de cours particuliers, le ministère de l’Education nationale a, pour sa part, introduit le fait d’«exercer un autre emploi ou une activité lucrative à titre privé, quelle que soit leur nature» comme faute grave de 4e degré.
Le ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a déclaré à maintes reprises que son département vise à lutter contre ce fléau par l’amélioration de la qualité de l’enseignement au sein des établissements scolaires.
Le ministère de l’Education nationale entend également lutter contre la fuite des sujets d’examens. Les personnels coupables de «de divulguer les sujets des examens scolaires ou professionnels et de perturber le bon déroulement des examens» sont considérés comme fautifs de quatrième degré dans le régime disciplinaire.
Préserver l’école des dérives idéologiques quelles que soient leurs formes semblent faire partie des préoccupations du département de Mohamed Seghir Saâdaoui. Dans la nomenclature des fautes graves de 4e degré, le ministère introduit le fait de «s’écarter du contenu des programmes et curricula officiels et d’inciter aux idées à caractère idéologique, politique, partisan ou de faire usage d’un discours de discrimination et de haine».
Telles sont les principales lignes rouges à ne pas franchir par les personnels du secteur de l’Education tant elles sont liées à des phénomènes et fléaux qui infestent l’école algérienne depuis des décennies maintenant.