Visas : la France lève ses restrictions

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Un réseau spécialisé dans le trafic de visas démantelé

Par Amar R.

La France a décidé de revenir sur sa décision de réduire de 50% les visas pour les Algériens. C’est ce qui ressort de la déclaration faite hier par le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin, suite à l’audience que lui a accordée le président de la République Abdelmadjid Tebboune.

« Depuis lundi dernier, nous avons repris, et nous avons décidé de le faire ensemble, une relation consulaire normale, celle qui existait avant la pandémie de Covid-19, notamment la relation sur les visas et l’échange entre nos populations, et ce, à la hauteur de la relation amicale extrêmement forte et spécifique entre la France et l’Algérie », a déclaré M. Darmanin au sortir de l’audience que lui a accordée le président de la République. « Je remercie le président Tebboune pour son accueil et pour l’échange important que nous avons eu », a-t-il souligné, ajoutant que cette visite intervient suite à celle du président français Emmanuel Macron qui « m’a dit de revenir en Algérie ».

Il a ajouté avoir eu auparavant un « échange important » avec le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, « ce qui a permis à la France de continuer à montrer sa grande volonté de coopération à la suite des échanges entre les présidents Tebboune et Macron, coopération en termes de sécurité civile et d’échanges entre les deux pays », a-t-il ajouté.

Fin de la brouille diplomatique

Par cette annonce, le ministre français de l’Intérieur vient souligner la volonté de son pays de mettre fin à la réduction à hauteur de 50% du nombre de visas accordés aux Algériens (en 2019, 272.000 visas ont été délivrés par la France aux ressortissants algériens, 340.000 en 2018 et environ 400.000 en 2017), qui avait été décidée en guise, selon l’argumentaire français, de coercition suite au refus par l’Algérie de délivrer suffisamment de laissez-passer consulaires pour les clandestins algériens frappés d’obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Une crise qui était certes suscitée par l’amalgame entretenu par Darmanin sur la question des chiffres de l’immigration clandestine. La déclaration de Darmanin de reprise des relations consulaires normales avec l’Algérie conforte aussi la fin de la crise diplomatique enclenchée par les déclarations du président Macron au sujet de la mémoire lorsqu’il nia l’existence de la nation algérienne. Des propos auxquels a réagi le président Tebboune en exigeant un respect total de l’Etat algérien, soulignant à l’adresse de Macron que «l’Etat est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple».

Darmanin était quant à lui accusé de gonfler les chiffres de l’immigration clandestine. «Moussa a bâti un gros mensonge», a accusé le président Tebboune Gérald Darmanin. «Il n’y a jamais eu 7000 (émigrés clandestins algériens), c’est complètement faux», a-t-il déclaré, ajoutant : «La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés», a assuré le chef de l’Etat.

Mais cette brouille diplomatique entre les deux pays a connu un début de règlement avec la visite du président Macron en Algérie, et qui avait été sanctionnée par la déclaration d’Alger pour le partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France, signée le 27 août 2022 à Alger.

Laquelle déclaration était suivie par la visite de la première ministre française Elisabeth Borne en octobre où elle a coprésidé la 5e session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français, en octobre 2022, suivant laquelle les deux parties avaient renouvelé leur volonté d’inscrire résolument les relations algéro-françaises dans une dynamique soutenue de progression.

A.R