Yasmina Khadra, une grandeur sans compromission

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Figure majeure de la littérature francophone contemporaine, l’écrivain algérien, Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, vient à nouveau d’allonger sa liste de distinctions, déjà longue, avec le prix du Parlement des Ecrivains de la Méditerranée qui lui a été remis, lundi dernier, en Espagne, où il venait déjà de décrocher le prix Pepe Carvalho. A peine la nouvelle annoncée, voilà que Yasmina Khadra reçoit les félicitations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «Au vaillant fils de l’Algérie, Mohamed Moulessehoul, dit Yasmina Khadra… félicitations pour ce Prix qui vous a été décerné par l’Espagne, pays ami, et qui vient une fois de plus illustrer votre grand talent dans le domaine du roman…», a écrit le président Tebboune dans son message qui n’a visiblement pas laissé insensible l’écrivain qui n’a, d’ailleurs, pas manqué, dans ses remerciements au Président, de souligner qu’il était «très touché» car c’est «la première fois» qu’il reçoit des félicitations de la part d’un président de la République.

A bien des égards, ces chaleureuses félicitations présidentielles sont d’une haute symbolique, car elles déclinent en filigrane tout le respect que voue la République algérienne à ses «vaillants fils», et à ses enfants qui brillent avec leurs performances et leurs prouesses loin de tout reniement ou  toute compromission. Yasmina Khadra ne pouvait pas ne pas figurer en tête de cette catégorie, lui dont l’œuvre a forcé le respect du monde entier et dont l’être se met au garde-à-vous à la seule évocation du mot Algérie. Khadra donne encore et toujours cette impression d’être prêt à refiler son uniforme de militaire qu’il était à chaque fois qu’il est question de la patrie. En effet, bien qu’installé en France, Moulessehoul a préféré l’exclusion aux chants des sirènes. «Vous voyez ces coquilles collées aux baleines, moi je suis cette coquille qui est collée à l’Algérie et peut-être que le fait même d’aimer mon pays, c’est la raison aussi de mon exclusion, de ma disqualification par les institutions littéraires française», disait d’ailleurs Moulessehoul dans l’un de ses entretiens. Mais fidèle aussi bien à lui-même qu’à sa patrie, Khadra est déterminé à ne pas céder d’un iota. «J’aime l’Algérie, et peut-être qu’ils attendent de moi (la France) que je fasse ce qu’ils voudraient que je dise et ça ils ne l’auront jamais ! Je suis un homme digne, j’ai été toujours honnête et ça ne m’empêche pas de bien écrire et de rayonner à travers le monde», a-t-il affirmé, lui dont les romans sont traduits dans 53 langues et édités dans 56 pays. Avec l’auteur de la trilogie «Les Hirondelles de Kaboul», «L’Attentat» et «Les Sirènes de Bagdad», et de nombreux autres succès, l’on n’est pas seulement devant une affaire de succès littéraire mais, avant tout, d’amour de la patrie. Les félicitations présidentielles au «vaillant fils de l’Algérie» sont ainsi ce qu’il y a de plus naturel.

S.L.