Par Brahim Aziez
Questionné sur la réalité du retour annoncé des constructeurs automobiles coréens en Algérie, l’ambassadeur de Corée du Sud se contentera de dire : «Je n’ai aucun doute sur le retour des marques automobiles coréennes en Algérie». Plutôt réservé dans sa réponse, le diplomate qui semblait éviter les questions des journalistes (la conférence de presse initialement prévue à la fin de sa présentation ayant été annulée), nous a juste rappelé la déclaration du président de l’APN, M. Boughali, lors de sa visite en Corée au mois d’octobre dernier, et les déclarations du ministre de l’Industrie qui avait reçu les responsables des entreprises concernées. Pour rappel, l’ancien ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique avait reçu, le 8 juillet dernier au siège de son ministère, une délégation composée de responsables du constructeur coréen Hyundai Motor Company (HMC) pour la région MENA et d’OTE, le représentant omanais du constructeur à Mascate, partenaire de HMC sur le projet algérien, pour présenter leur projet pour la fabrication de véhicules Hyundai en Algérie. Selon certaines indiscrétions, une première société a été créée pour le volet industriel, et une autre pour l’aspect commercial qui inclut un partenaire algérien.
En octobre dernier, le président de l’APN, qui effectuait une visite de travail à Séoul sur invitation de son homologue sud-coréen, s’était rendu dans l’antre du constructeur automobile coréen, Hyundai, d’où il avait annoncé que le constructeur coréen se préparait à lancer son usine de fabrication automobile en Algérie pour 2025. Mais depuis, aucune information officielle n’a filtré sur le sujet, sachant que le groupe Hyundai compte la marque Hyundai et Kia, et que les deux étaient présentes en Algérie à travers trois unités de montage (Hyundai véhicules à Tiaret, Hyundai Bus et camions à Batna, Kia véhicules à Batna).
M. You Ki-Jun était l’invité, hier, de l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA) où il y a exposé «l’évolution de l’économie coréenne, et les perspectives d’un partenariat économique renforcé avec l’Algérie». Il étalera les étapes qui ont mené son pays de la pauvreté, juste après l’indépendance du joug japonais, à la prospérité. Une prouesse construite tout au long des 7 plans quinquennaux qui ont mené la Corée du Sud à la 10e place mondiale des économies les plus prospères en 2020, et le 7e exportateur au monde avec 512 milliards de dollars, pour devenir la 1re économie la plus innovante dès l’année suivante.
«L’Algérie est le seul pays d’Afrique à avoir un partenariat stratégique avec la Corée»
Revenant sur les relations de son pays avec le nôtre, M. You Ki-Jun qui a rappelé le dernier sommet Afrique-Corée du Sud auquel M. Ahmed Attaf, le ministre des Affaires étrangères, avait pris part, soulignera que l’Algérie est le seul pays du continent avec lequel la Corée du Sud a signé un accord de partenariat stratégique. L’ambassadeur rappellera que les relations diplomatiques entre les deux pays qui se sont établis en 1990 n’ont cessé d’évoluer depuis. Selon lui, le volume des échanges commerciaux avec l’Algérie n’a cessé d’évoluer, pour atteindre 3,4 milliards de dollars en 2023 (après avoir été de 3,6 milliards de dollars en 2022), avec une balance commerciale favorable à l’Algérie qui exporte le pétrole et le Nafta vers ce pays.
M. You Ki-Jun a mis en avant les secteurs importants de cette coopération tels que l’énergie, la technologie et les infrastructures. Le diplomate a également plaidé en faveur de «l’exploration des avantages mutuels» des économies des deux pays afin de renforcer la coopération.
Aussi, il confirmera l’optimisme de son pays de consolider ses relations économiques et commerciales avec l’Algérie, à travers l’exploration de nouvelles opportunités d’investissement bilatéral.