Ahmed Attaf reçoit la directrice générale adjointe et candidate à sa présidence de l’OIM : Amy Pope en quête du soutien d’Alger

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Ahmed Attaf reçoit la directrice générale adjointe et candidate à sa présidence de l’OIM : Amy Pope en quête du soutien d’Alger

Par Djilali B.

A peine a-t-il pris ses fonctions avant-hier que le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, met le pied à l’étrier.

Il remet sur la table le sensible dossier de l’immigration, que la baisse des chiffres des Algériens qui se sont aventurés à rejoindre la rive nord de la Méditerranée a placé dans la case de seconde priorité.

En effet, M. Attaf a reçu hier la directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, candidate à la présidence de l’organisation.

Par-delà les sujets abordés lors de cette rencontre, la responsable de l’organisation onusienne est venue chercher l’appui de l’Algérie à sa candidature à la tête de l’OIM.

Les échanges entre les deux responsables ont porté, selon un communiqué des Affaires étrangères, sur «les perspectives de renforcement du rôle de l’OIM dans l’accomplissement de son mandat qui vise essentiellement à assurer une gestion humaine et ordonnée des migrations selon une approche globale basée sur la légalité et la coopération internationale».

Le chef de la diplomatie algérienne a pour sa part souligné l’importance capitale que l’Algérie accorde à la question migratoire et à la coopération avec l’OIM.

Connue pour avoir été une terre d’immigration pour des raisons socioéconomiques, pendant l’occupation française et même après l’indépendance, l’Algérie est devenue au fil des années un pays de transit pour les ressortissants subsahariens en partance vers l’Europe en passant parfois par le Maroc.

La question a évolué avec les conflits armés, les crises politiques et la pauvreté dans de nombreux pays africains, qui ont poussé des populations entières à quitter leurs pays pour une terre plus accueillante.

L’Algérie offre à cette catégorie de migrants illégaux une trêve où ils trouvent parfois du travail.

A tel point que beaucoup de ces «clandestins» se sont sédentarisés et installés et trouvent des boulots pour subvenir aux besoins de leurs familles restées dans leurs pays, même si leur condition n’est pas légale.

Ils ne disposent en effet d’aucune autorisation pour s’installer, d’aucun permis de travail ni de titre de séjour.

Quand ils sont pris par les services de sécurité, ils sont mis dans des centres d’accueil où ils sont totalement pris en charge avant d’être reconduits jusque dans leurs pays.

Cette coûteuse opération est intégralement financée par l’Etat. D’où les appels d’Alger à une coopération et au soutien de sa démarche pour un traitement humain des migrants.

Création des conditions propices à la sédentarisation des populations

Et la même source des Affaires étrangères de rappeler les énormes efforts que déploie l’Algérie en tant que pays d’immigration et d’émigration, suivant une vision qui privilégie l’action préventive et le traitement des causes profondes de ce phénomène et la création des conditions propices à la sédentarisation des populations dans les pays et les localités d’origine à travers des coopérations internationales adaptées et renforcées.

Toutefois, alors que le phénomène s’accentuait à destination de l’Algérie avec des flux considérables de migrants clandestins, des Algériens ont entrepris de s’aventurer par mer, essentiellement vers les côtes espagnoles.

Les mesures sécuritaires mises en place par les autorités ont eu leur effet.

Le nombre de harraga a sensiblement baissé cette année alors que des réseaux ont été démantelés.

Le ministre de la Justice a d’ailleurs élaboré un projet de texte qu’il a d’ailleurs exposé devant le parlement.

Cette loi prend en charge la problématique avec des dispositions coercitives contre ceux qui pratiquent la traite des êtres humains dont les réseaux de passeurs, mais aussi la prise en charge des victimes sur tous les plans avant leur rapatriement dans leurs pays.

Un dispositif de dissuasion après les actions préventives tendant à convaincre les candidats à l’immigration à rester chez eux à travers des programmes de développement, notamment dans leurs pays.

Ce qui nécessite une plus large coopération internationale.

D.B.