Alger et Paris préparent la visite du président

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PAR DJILALI B.

Caractérisée par un aspect passionnel, les relations algéro-françaises ont toujours évolué en dents de scie avec des moments de tensions, de faible intensité, que les responsables des deux pays trouvent aussi rapidement les moyens de dépasser. C’est le cas aujourd’hui avec la levée de l’équivoque sur la visite d’Etat que Abdelmadjid Tebboune devait effectuer en France sur un appel téléphonique entre les deux chefs d’Etat. Ce retour à la normale
s’est confirmé hier avec l’entretien téléphonique entre le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf et son homologue français, Stéphane Séjourné.

En effet, Ahmed Attaf a reçu hier un appel téléphonique de son homologue français, a-t-on appris d’un communiqué du ministère des affaires étrangères. Les deux ministres ont évoqué dans leur entretien les relations bilatérales ainsi que les questions internationales avec un accent sur la situation dans la Palestine occupée, particulièrement la situation dans la bande de Ghaza encore sous les bombardements incessants de l’armée israélienne. « Les deux ministres ont passé en revue l’état des relations bilatérales dans leurs différentes dimensions, ainsi que la préparation des prochaines échéances de haut niveau », a précisé la même source. On peut parler à ce sujet, de la visite d’Etat que devra effectuer le président de la République en France à l’automne prochain. Sujet évoqué entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron lors de leur dernier entretien téléphonique, lors duquel ils ont convenu que cette visite aitlieu entre fin septembre et début octobre.

Par ailleurs, au plan économique, les opérateurs français comptent revenir sur le marché algérien où ils ont perdu des parts, doublés notamment par les produits chinois ou encore à travers les investissements, domaine où les sociétés françaises accusent également un net recul. Le plus gros dossier demeure cependant la préparation de cette visite officielle de Abdelmadjid Tebboune en France avec dans ses bagages les cinq chemises contenant les affaires en suspens que les ministres auraient d’ici là bouclées. Ces dossiers étaient à l’origine du premier report de la visite du président, parce que n’étant pas prêts, a-t-on expliqué pour justifier l’ajournement. Cinq dossiers en effet demeurent à l’étude, alors qu’ils étaient attendus au rendez-vous entre les deux présidents.

Convergence de vues sur Ghaza

Par ailleurs, les deux responsables ont abordé « de manière approfondie les discussions en cours au conseil de sécurité sur la question palestinienne de manière générale, plus particulièrement la tragédie sans précédent vécue par la population palestinienne dans la bande de Ghaza », est-il indiqué dans le document des AE. Selon la même source, « une convergence de vues s’est dégagée quant à l’urgence d’une action appropriée du conseil de sécurité pour promouvoir le traitement de la situation humanitaire à Ghaza et y décréter un cessez-lefeu sans conditions et sous le sceau de l’urgence ». La France qui a soutenu la riposte d’Israël contre Ghaza semble aujourd’hui saisir la réalité de la situation dans l’enclave et surtout la réalité du gouvernement Netanyahu. On évoque d’ailleurs dans l’Hexagone la perspective d’imposer un cessez-le-feu au prétexte, reconnaît-on finalement, que le droit de se défendre n’est pas un droit pour commettre un génocide. La résolution en ce sens présentée par l’Algérie au conseil de sécurité de l’ONU a été bloquée par le véto américain. L’idée d’imposer un cessez-le-feu durable semble désormais faire beaucoup plus d’adeptes.

Les deux chefs de la diplomatie ont souligné dans le même sillage « la nécessité de relancer le processus politique pour parvenir à un règlement juste, durable et définitif de la question palestinienne sur la base de la formule des deux Etats ». A ce sujet également, les autorités françaises ont opéré un net tournant dans leur position par rapport à la question palestinienne en disant, et le propos est du président Macron, « parler de l’Etat palestinien, n’est pas un tabou pour nous ».

D. B.