Algérie-Espagne : Sanchez rate sa comparution devant le Congrès

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Le chef de l’exécutif Pedro Sanchez qui a comparu hier devant le parlement espagnol pour rendre compte des conséquences du changement de position sur le Sahara Occidental, a doublement raté son examen. Sur le plan interne, Sanchez se retrouve désormais seul au parlement, où il  s’est mis à dos tous les partis qui soutiennent la coalition de son gouvernement. Mais pas que. Son entêtement sur la question du Sahara Occidental, en dépit des mises en garde des chefs du Parti Populaire, qui ont alerté sur les conséquences de ce revirement sur le citoyen espagnol, ont poussé les principaux partis d’opposition, comme le PP, mais aussi ses alliés tel Podemos à se démarquer de sa nouvelle politique étrangère.

Pour son premier passage devant les députés, Sanchez a, contre toute attente, éludé la question de la crise diplomatique avec l’Algérie suscitant la colère de l’opposition, qui visiblement insatisfaite, a souligné les échecs du gouvernement dans le revirement avec Rabat.

Le PP demande de réparer le « gâchis » avec l’Algérie

En effet, les explications de Sanchez n’ont pas satisfait les demandes d’éclaircissements du premier parti d’opposition concernant le revirement «unilatéral» de Sanchez sur le Sahara. En prenant la parole, Cuca Gamarra, secrétaire général du Parti Populaire, a exhorté le Premier ministre à réparer le «désordre dans les relations avec l’Algérie», qui «affecte nos relations commerciales».

Le secrétaire général du PP a également appelé à la promotion de l’adhésion de Ceuta et Melilla à l’espace Schengen. Une initiative que le leader de Vox, Santiago Abascal, a également défendue lors de son discours. La porte-parole du Parti Populaire a recueilli au parlement le témoignage qu’Alberto Nunez Feijoo a laissé mardi et qui démontre la solitude du Premier ministre non seulement dans la question du Sahara, mais aussi dans des initiatives telles que l’augmentation des dépenses de défense ou la convocation d’un sommet de l’OTAN, où Sanchez s’est heurté au rejet frontal de Podemos.

«Vous n’êtes pas un gouvernement de coalition, vous êtes une embuscade permanente aux dépens de la crédibilité de l’Espagne», a déclaré Gamara le SG du PP à Sanchez, qui a dénoncé l’insistance du chef de l’exécutif à exiger une «politique nationale».

Sur un ton plus dur que son homologue, Santiago Abascal a dénoncé que Sanchez n’avait pas encore exigé que le Maroc reconnaisse la «souveraineté espagnole» à Ceuta et Melilla ni autorisé le rapatriement des immigrés illégaux résidant en Espagne. «Il est normal qu’ils vous y reçoivent avec les honneurs, après l’assaut de nos frontières, Pegasus, votre relation ratée avec l’Algérie et le don du Sahara, qui n’engage que vous», a souligné le leader de Vox, Abascal. «Le PSOE n’a plus ni le « O » ni le « E », ni ouvrier ni espagnol», a-t-il dénoncé.

Ainsi, au moment où Sanchez se félicitait du fait qu’il y ait un «élan vers une nouvelle ère des relations avec le Maroc», l’acceptation du plan d’autonomie pour le Sahara a été rejetée par l’ensemble du Congrès, y compris Podemos, partenaire du PSOE au gouvernement, qui continue de défendre le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

A. R.