Attaf évoque le Galsi : «Un des plus importants projets du siècle»

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Gazoducs transsaharien

L’Algérie est disposée à aider l’Italie à réaliser son plan de transformation en hub énergétique pour l’Europe.

PAR ABDELLAH B.

Une position qu’elle dispute à l’Espagne. Et pour marquer une longueur d’avance sur sa rivale, l’Italie s’appuie sur le soutien de l’Algérie dans ce domaine, et ce, avec le lancement des études de réalisation du nouveau gazoduc Algérie-Italie, un des plus importants projets du siècle, comme l’a qualifié Ahmed Attaf dans son interview à l’agence italienne Nova.

Il s’agit du nouveau projet « corridor South H2″ qui devrait démarrer de l’Algérie pour finir en Allemagne en passant par l’Italie et l’Autriche. Un projet qualifié d' »historique » et d’une « une importance capitale ».

Il intervient dans un contexte un peu particulier marqué par une course effrénée des pays européens pour le positionnement sur l’échiquier énergétique européen. De ce fait, l’évolution de la relation algéro-italienne ces derniers temps a défriché la voie pour une coopération intensifiée dans le domaine énergétique.

Ce qui d’ailleurs explique, selon Attaf, le soutien au plan italien. La position de l’Algérie sur ce dossier a été renforcée grâce à l’accord sur « l’un des projets euro-méditerranéens les plus importants du siècle », à savoir la construction d’une infrastructure sous-marine pour
relier l’Algérie à l’Italie « permettant ainsi le transfert d’électricité, de gaz et d’hydrogène
vers l’Europe ».

En effet, le nouveau gazoduc reliant l’Algérie devrait atteindre la côte sud de l’Italie avant de prendre son chemin de vers l’Autriche et l’Allemagne sur une distance de 3300 km. Après l’accord paraphé à Alger, le mois de janvier dernier, pour le lancement d’études de réalisation de ce projet, l’Allemagne et l’Italie quant à elles ont conclu des accords début du mois courant pour l’extension de ce projet jusqu’en Allemagne en passant par l’Autriche.

En visite à Rome le 8 juin, le chancelier allemand Olaf Scholz avait annoncé la signature d’un accord avec la partie italienne sur « la poursuite des travaux de construction d’un
nouveau pipeline de gaz naturel et d’hydrogène entre l’Italie et l’Allemagne ».

Par ailleurs, outre la mobilisation des ministres de l’énergie des pays concernés par ce projet, à savoir l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, les entreprises Snam en Italie, Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria (GCA) en Autriche, ainsi que Bayernets en Allemagne, chargées de la réalisation de la partie européenne de ce gazoduc, ont déjà formulé des demandes de financement à l’union européenne pour l’inscrire dans la case « projet d’intérêt commun ».

Dans ce sens, avec les projets en cours, soit en matière de production gazière de l’hydrogène dans ces trois types, ou dans le renforcement de l’infrastructure de transport, l’Algérie se prépare à faire de l’Italie la plaque tournante dans le domaine énergétique sur le vieux continent.

Pour le ministre des affaires étrangères, la déclaration du président de la République concernant le soutien à l’Italie dans son projet de transformation en hub énergétique de l’Europe est synonyme de l' »engagement » de l’Algérie aux côtés des Italiens.

Enfin, si le projet est d’une importance capitale pour le continent européen, il l’est
également pour l’Algérie qui table sur la diversification de ses exportations énergétiques. Il lui permettra de gagner des parts du nouveau marché de l’hydrogène qui commence à prendre forme.

A. B.