Boualem Amoura, coordinateur de la CSA : «On veut plus d’augmentation»

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/Les syndicats autonomes de la fonction publique sont en colère. La dernière augmentation des points indiciaires des salaires a fait sortir de leurs gonds et les travailleurs et les syndicats qui se disent déçus par ces augmentations qui ne couvrent pas l’érosion du pouvoir d’achat. Aussi, ils envisagent de mener des actions de protestation, dont la nature et les dates ne sont pas encore définies.

Et pour déterminer quelles actions entreprendre, le bureau exécutif de la CSA a décidé d’élargir la consultation à d’autres syndicats qui ne figurent pas dans cette organisation (en attente d’agrément), puisque la question du pouvoir d’achat intéresse tous les travailleurs et les syndicats de la fonction publique. «Nous avons décidé de leur faire appel pour constituer un font uni autour de cette revendication commune et lutter ensemble pour l’amélioration du pouvoir d’achat», indique Boualem Amoura, le coordinateur de la CSA.    

Alliance conjoncturelle avec d’autres syndicats

«Pour ceux qui acceptent, ils seront conviés à une réunion samedi prochain pour prendre une décision collective et les associer à la décision sur comment réagir à cette question des points indiciaires qui n’a pas été à la hauteur des attentes des fonctionnaires», ajoute-t-il, en expliquant qu’il s’agit de faire «une alliance conjoncturelle pour demander une amélioration du pouvoir d’achat que la décision d’augmentation n’améliore en rien».  Il a rappelé que syndicalement parlant, il y a que deux types d’actions à envisager : soit la grève, soit les  marches et sit-in, ou encore les deux à la fois, a poursuivi notre interlocuteur. Il a révélé que le bureau de la CSA a tenu une réunion en urgence vendredi dernier, au lendemain de la publication de la loi dans le journal officiel, en visioconférence, et décidé d’une autre réunion en «présentiel» hier pour souligner la mise en état d’alerte de l’organisation. Et pour cause, «les fonctionnaires sont déçus, voire en colère à cause de ces augmentations insignifiantes», a-t-il enchainé avant de préciser que «les travailleurs ont eu droit à des augmentations qui varient entre 2000 et 6000 DA brut, et de surcroit qui sont soumises aux charges de l’IRG et de la sécurité sociale». Or, dit-il encore, «ces augmentations ne couvrent pas l’érosion du pouvoir d’achat et l’accumulation qui est constatée depuis 2016 quand on a commencé à en parler. Donc, on demande plus d’augmentation pour apprécier ce pouvoir d’achat à sa juste valeur».  Tout en rappelant l’instruction du président de République en faveur d’une amélioration du pouvoir d’achat et de la situation sociale des travailleurs», la CSA demande la révision à la hausse de la valeur du point indiciaire pour «l’aligner sur le montant de la zakat de l’Aid el Fitr qui est de 120 DA, (calculée sur le prix de l’or et de la semoule), alors qu’il est de 45 DA et n’a pas augmenté depuis 2007 au moment où la zakat était de 35 DA».

Pour un SNMG à 80.000 DA

Cela étant, le coordinateur de la CSA et président du Satef revendique un salaire minimum garanti de 80.000 DA pour les travailleurs algériens, en se basant sur une étude élaborée par ses soins et portant sur une comparaison des salaires et des prix en 1995 et 2021. Selon cette étude, pour ses besoins quotidiens, une famille de 5 membres (les parents plus de trois enfants) nécessite entre 2700 à 3000 DA de dépenses. Idem pour les retraités, et qui ont bénéficié d’augmentations «dérisoires», a-t-il estimé en rappelant que les 2/3 de cette catégorie qui est «maltraitée»   touchent entre 20.000 DA et 40.000 DA, vont avoir juste 3% de plus sur leur pensions.

  1. R.