Campagne médiatique contre la Tunisie : La diplomatie du Maroc a perdu toute crédibilité

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La récente campagne médiatique orchestrée par le régime marocain contre la Tunisie et ses institutions a démontré que la diplomatie du Makhzen a perdu toute crédibilité. Et pour cause, le dénigrement mené à la suite de la participation du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, au 8e Sommet de la TICAD, tenu à Tunis, ne s’appuie sur aucun fondement valable et est en totale contradiction avec les réunions précédentes.

C’est ce que démontre en effet une tribune publiée sur le site de l’APS, en rappelant quelques vérités : tout d’abord, le Maroc avait adhéré à l’Union africaine, en acceptant la présence de la RASD, qui en est, faut-il le souligner, membre fondateur.

Amères vérités

Dans ce sillage, il est rappelé que les autorités marocaines ont signé et ratifié l’Acte constitutif de l’Union africaine qui cite directement la RASD, et la loi (dahir N 1-17-02 du 31 janvier 2017) publiée au Journal officiel du royaume comporte les noms et qualités des signataires de l’Acte constitutif de l’UA, dont le président de la RASD.

En outre, dans son discours prononcé le 31 janvier 2017 devant le 28e sommet de l’UA, le roi du Maroc s’était solennellement engagé à «ne pas diviser l’Afrique» en promettant que «son action sera fédératrice».
L’auteur de la tribune s’interroge sur la volonté manifeste du Maroc d’exclure la RASD, alors que le roi s’était engagé à coopérer de manière constructive et fédératrice au sein de la famille africaine.

Ensuite pourquoi stigmatiser injustement la Tunisie, en sa qualité de pays hôte de la TICAD 8, alors que le roi du Maroc a participé au sommet UE-UA d’Abidjan en 2017 auquel avait participé le président Brahim Ghali qui était assis à quelques pas du roi, tout comme le Maroc avait également participé au sommet UE-UA de Bruxelles en présence du président de la RASD ?

Comportement erratique

En fait, ces contradictions sont le signe d’un comportement erratique d’une diplomatie marocaine qui a perdu toute crédibilité, indique la même source, qui aboutit à la conclusion que le dénigrement, dont font l’objet le peuple tunisien et les instituions du pays, est motivé par des considérations d’ordre interne liées aux échecs successifs essuyés dernièrement par la diplomatie marocaine dans son entreprise visant à imposer sa vision expansionniste, y compris par le recours aux mensonges et à l’intimidation : il est à condamner de la manière la plus résolue.

Aux autorités japonaises, il est rappelé aussi le devoir de respect pour les Etats membres de l’Union africaine et leur organisation continentale, et à suivre l’exemple de l’UE qui admet qu’il revient à l’UA d’inviter l’ensemble de ses Etats membres et qu’elle s’interdit de vouloir choisir en lieu et place des Africains.

La Tunisie est forte de son peuple

«En définitive, ceux qui pensent que la Tunisie est faible se trompent lourdement. La Tunisie est loin d’être faible, d’abord parce que le président Kaïs Saïed a le soutien de son peuple», conclut l’APS dans sa tribune.

C’est ce que soutient aussi le président sahraoui Brahim Ghali dans un message adressé, dimanche, à son homologue tunisien Kaïs Saïed en saluant l’engagement de la Tunisie envers les principes et dispositions de l’acte constitutif de l’Union africaine (UA), louant sa position, neutre et limpide, vis-à-vis de la cause sahraouie en dépit des «tentatives manifestes visant à semer la zizanie».

Dans son message, le président sahraoui a souligné que «le peuple sahraoui retiendra à jamais que vous n’avez point craint, et à raison, de reproche et que vous avez traité sa cause avec honnêteté, transparence, clarté et neutralité, en dépit des tentatives manifestes visant à semer la zizanie et à remettre en cause une position tunisienne correcte et cadrant non seulement avec l’acte constitutif et les résolutions de l’UA, mais aussi avec l’histoire de la Tunisie».

A.R.