Cantines scolaires : Hausse de 44% du coût du repas

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Les cantines scolaires désormais soumises à des contrôles plus rigoureux

/Jugé insuffisant, le repas de la cantine scolaire a toujours été un véritable sujet de discorde chez les parents d’élèves et la tutelle. Loin de répondre aux besoins nutritionnels des enfants, il est aussi critiqué pour la qualité qui laisse à désirer dans la majorité des cantines sur le territoire national.

En de nombreuses reprises, les enfants ainsi que leurs parents ont dénoncé les services des cantines qui par manque de budget n’hésitent pas à offrir un repas froid à des enfants scolarisés dans le cycle primaire. Pour remédier à cela, le ministère de l’Education nationale a annoncé hier la révision du coût du repas de la cantine scolaire et a décidé d’une hausse de 44%. Considérant le fait que le nombre de cantines opérationnelles ait atteint les 36% et que le nombre des élèves bénéficiaires de la demie pension est de 66% sur le nombre global des élèves scolarisés au cycle primaire, le ministre de l’Education nationale table aujourd’hui sur 100.000 nouveaux élèves bénéficiaires chaque année. Estimé à 55 DA dans la région du sud et à 45 DA dans le reste du pays, le coût du repas de la cantine connaîtra garce à cette hausse une amélioration. Cependant, la hausse du coût du repas de cantine n’est pas forcément synonyme d’amélioration de sa qualité, si l’on se fie à Kamel Nouari, praticien et fin observateur du secteur de l’éducation nationale.

«De grandes disparités entre les communes»

«Lorsque l’on observe la situation actuelle, cette augmentation est tout à fait logique vu la hausse des prix des matières premières. Cette hausse de 44% est, à mon avis, incapable d’améliorer la qualité du repas scolaire, elle suffira juste à le maintenir au même niveau qu’avant», estime-t-il. Déplorant la qualité du repas scolaire qui, rappelons-le, est gratuit, notre interlocuteur suggère un financement 50/50. «Il existe actuellement de grandes disparités au sein de nos cantines sur le niveau national. Une commune riche n’offre pas le même repas qu’une commune pauvre, cela est vraiment injuste pour les enfants. Il serait plus judicieux de repenser le système de financement des cantines, soit en faisant participer les parents soit en incitant les sponsors à s’intéresser aux cantines scolaires», indique Kamel Nouari. Dans ce sens, il propose même la création d’un office national pour la gestion des services scolaires qui aura pour principale mission de gérer et contrôler les cantines des écoles primaires. «Les cantines des primaires échappent complétement au contrôle, ce n’est pas comme dans les CEM ou lycées où il y a des intendants et comptables qui veillent au grain sur les différents budgets alloués. La création d’un office de gestion soulagera non seulement les communes mais aussi les directions des établissements scolaires», dit-t-il.

Aussi, notre interlocuteur a tenu à souligner l’importance d’une main d’œuvre qualifiée dans la gestion de la cantine scolaire. «Il est tout à fait regrettable que les repas des enfants soient confectionnés par des gens qui ne sont pas qualifiés. Le cuisinier se doit d’être un véritable professionnel, diplômé dans le domaine. Cela nous permettra non seulement d’avoir des repas de qualité mais aussi de rationaliser les dépenses», affirme Nouari.

W. S.