Ce que le président promet de faire en 1 an

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PAR R. AKLI

Réforme financière et bancaire, relance du secteur public marchand, stimulation de l’investissement privé, diversification des exportations et concrétisation des grands projets structurants dans les secteurs industriels et miniers…

Autant de grands chantiers économiques mis en branle ces quelques dernières années et dont il est attendu désormais qu’ils soient menés à bon port dès l’année qui se profile, l’enjeu étant d’amorcer une transformation profonde et durable de l’économie nationale. Tel que le faisait valoir le président de la République lors d’une récente rencontre dédiée à l’entrepreneuriat, le pays est en effet pleinement engagé sur la voie de l’instauration d’un nouveau modèle de croissance, basé non plus sur la rente fragile des hydrocarbures, mais sur la substitution progressive de la production aux importations, l’encouragement de l’économie de la connaissance et la levée de toute entrave bureaucratique à l’investissement.

« Notre orientation, avait-il ainsi signifié, est dirigée vers la consécration des fondements
d’un nouveau modèle économique affranchi des pratiques et des mentalités qui ont
conduit par le passé à la paralysie du potentiel et des capacités immenses dont dispose
le pays pour réaliser son développement. » Le défi est de taille et passe indispensablement
par l’achèvement des grands chantiers de modernisation et de réformes économiques
dont les bases ont été jetées ces trois dernières années et qui devraient se cristalliser
dès l’année prochaine.

A commencer par celle considérée comme la mère même des réformes, en l’occurrence celle du système financier et bancaire national. Une démarche « placée dans une nouvelle
approche globale et intégrée pour permettre de capter les fonds circulant en dehors du circuit bancaire, afin de faire de 2024 l’année de la réforme bancaire profonde », a enjoint le
président de la République lors d’une récente réunion du conseil des ministres. A la traîne
depuis plus d’une décennie, celle-ci devra ainsi être concrètement enclenchée dès l’année prochaine à travers la privatisation partielle de deux des six grandes banques publiques, en l’occurrence le CPA et la BDL, à travers l’ouverture de leur capital social à la participation privée via le marché boursier d’Alger.

Des opérations censées servir ainsi de déclic à la fois pour refonder le management et la gouvernance des banques, favoriser l’ouverture au capital et à l’initiative privée, relancer le marché des capitaux domestique et favoriser l’émergence d’un nouveau paysage bancaire plus moderne et plus réactif aux nouveaux besoins de financement de l’investissement et de canalisation des fonds gravitant dans l’informel.

Des objectifs cruciaux pour le devenir de l’économie nationale et auxquels la nouvelle loi monétaire et bancaire offre désormais un cadre favorable pour leur concrétisation, ainsi que pour l’accélération de la digitalisation bancaire et financière en ouvrant la voie à l’installation de nouveaux acteurs et prestataires de services numériques. 2024, année de la réforme bancaire profonde, mais également, « de la renaissance du secteur public marchand », tel que le faisait valoir en novembre dernier le ministre de l’industrie devant les membres de l’assemblée populaire nationale (APN).

Une renaissance articulée, selon ses précisions, autour « d’un programme ambitieux qui adopte une nouvelle stratégie basée sur l’amélioration de la performance, la bonne
gestion des entreprises économiques publiques et la levée des obstacles qui les entravent ». Fort de 11 groupes et holdings et de plus de 180 entreprises, le secteur industriel public devrait ainsi connaître une réelle relance à partir de l’année prochaine à travers la levée des entraves pour les EPE en difficulté ou à l’arrêt, mais aussi et surtout la poursuite des réformes visant à moderniser leurs modes de management et de gouvernance. Et à côté de cette cruciale démarche de redressement du secteur public marchand pour stimuler ses performances et sa compétitivité, l’enjeu pour 2024 sera également de concrétiser les efforts déployés tout au long de ces trois dernières années pour assainir le climat des affaires, libérer l’acte d’investir et confirmer la trajectoire positive de diversification des exportations.

D’ores et déjà, plus de 4650 projets, dont 90 investissements directs étrangers ou en partenariat, sont recensés auprès de l’AAPI et dont la concrétisation devrait commencer à prendre forme dès l’année prochaine à la faveur de la finalisation du nouveau dispositif de promotion de l’investissement et de facilitation de l’accès au foncier. Un atout majeur auquel s’ajoutera l’entrée en exploitation des grands projets miniers, ainsi que l’apport attendu de la récente relance de l’industrie automobile.

R. A.