PAR AMAR R.
Alors que son arrivée sur le continent africain a permis de bousculer l’ordre établi depuis des décennies par les anciennes puissances coloniales, la Chine occupe une place de choix pour avoir été le plus grand partenaire commercial de l’Afrique pendant quatorze années consécutives.
Sur les cinq premiers mois de 2023, la valeur totale des importations et des exportations a atteint 822,32 milliards de yuans (104,05 milliards d’euros), marquant une augmentation en glissement annuel de 16,4%.
Mieux encore, le commerce annuel entre la Chine et l’Afrique devrait atteindre 300 milliards de dollars en 2035, d’après la vision 2035 de la coopération Chine Afrique proposée en 2021. La Chine va également investir 60 milliards de dollars additionnels en Afrique d’ici 2035, notamment en soutien de secteurs comme l’agriculture, la production manufacturière, les infrastructures, la protection environnementale ou encore l’économie numérique.
Lors de la cérémonie d’ouverture de la 8e conférence ministérielle du forum sur la coopération sino-africaine (Focac), en 2021 la Chine avait alors annoncé de nouvelles mesures majeures sur la coopération avec les pays africains dans des domaines tels que
la santé, la réduction de la pauvreté, la promotion du commerce, des projets tirés par les investissements et du développement vert. L’objectif annoncé est d’utiliser l’investissement, le commerce et l’aide pour soutenir la réduction de la pauvreté et le développement économique en Afrique.
Ainsi, la Chine s’est engagée dans ce sens à aider l’Afrique à mettre en œuvre des projets agricoles en envoyant 500 experts agricoles en Afrique, établissant un « canal vert » pour l’exportation des produits agricoles africains vers la Chine, élargissant encore l’étendue des produits bénéficiant d’une exemption tarifaire pour les pays les moins développés ayant des relations diplomatiques avec la Chine.
Mais aussi d’accomplir un volume total des importations depuis l’Afrique de 300 milliards
de dollars US (266 milliards d’euros) sur les 3 prochaines années.
La Chine a promis également de promouvoir les investissements des entreprises chinoises
en Afrique, afin que ceux-ci dépassent 10 milliards de dollars. La Chine va aider l’Afrique à
mettre en œuvre 10 projets d’industrialisation et de promotion de l’emploi, et fournir aux institutions financières africaines une ligne de crédit de 10 milliards de dollars.
La Chine et l’Algérie
L’Algérie a reçu le plus haut niveau d’investissement chinois parmi les pays du Maghreb, avec environ 24 milliards de dollars injectés dans les secteurs des transports, l’immobilier et l’énergie dans la période comprise entre 2005 et 2020.
« Les entreprises chinoises sont devenues le partenaire privilégié de l’Algérie dans les projets d’infrastructures civiles », relève le rapport, en rappelant le dernier accord, signé en 2022, entre Sonatrach et la société chinoise Sinopec visant à développer le périmètre contractuel de Zarzaitine pour un montant de 490 millions de dollars.
Au plan commercial, le document souligne que les importations chinoises de l’Algérie,
constituées principalement de gaz, ont grimpé à 176 millions de dollars. La Chine, qui entretient des relations économiques solides avec l’Algérie, a détrôné en 2014 la France en tant que premier fournisseur du pays. Les échanges commerciaux entre les deux pays
ont atteint environ 7,3 milliards de dollars en 2021, selon des statistiques publiées par les douanes algériennes.
Les entreprises chinoises sont très actives en Algérie dans les domaines de l’exploitation des ressources naturelles et de la construction des infrastructures et des logements. Ainsi, un accord de partenariat a été signé, fin juin dernier, entre l’entreprise nationale algérienne de fer et d’acier (Feraal) et le consortium chinois CMH pour l’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet Ouest (ouest de l’Algérie) et la construction d’une usine de production d’acier.
Des compagnies minières chinoises sont présentes dans le projet d’une mine de phosphates située dans l’est de l’Algérie et la construction d’un complexe de production d’engrais phosphatés pour un investissement global estimé à 7 milliards de dollars.
A. R.
