Coopération sécuritaire entre l’UE et l’Algérie : Borrell en quête de soutien et d’expertise à Alger

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Coopération sécuritaire entre l’UE et l’Algérie : Borrell en quête de soutien et d’expertise à Alger

Par Djilali B.

L’Union européenne comprend que la menace terroriste à ses portes demeure et qu’elle a besoin de partenaires fiables pour poursuivre la lutte contre les groupes qui activent encore dans son «voisinage», pour reprendre le terme exact utilisé par Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, arrivé dimanche pour une visite à Alger où il a été reçu par Abdelmadjid Tebboune.

Les discussions ont porté, selon M. Borrell qui a fait une déclaration à l’issue de son entrevue avec le chef de l’Etat, sur le sujet sécuritaire qui vient d’ailleurs de refaire surface avec les menaces renouvelées par le nouveau chef du groupe d’Al Qaida au Maghreb, Aqmi, diffusé la semaine dernière par une chaîne d’information française.

Sur cette question précise de sécurité, c’est un haut représentant européen à la sécurité demandeur de la coopération de l’Algérie pour éliminer cette menace «commune».

«Nous avons convenu de relancer notre dialogue de haut niveau en matière de sécurité, et les premières réunions se tiendront avant la fin de l’année», a-t-il affirmé dans sa déclaration reprise par la télévision publique.

Et d’effacer ce que d’aucuns ont présenté comme une pomme de discorde ayant conduit au bord de la rupture la relation entre l’Algérie et l’Union européenne.

«Ceci prouve que pour nous, l’Algérie est un partenaire de confiance et un acteur clé dans la lutte contre le terrorisme dans notre voisinage commun», a ajouté M. Borrell, qui rétablit avec ce propos l’heure de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme que l’Algérie avait menée seule, des années durant, sous embargo européen notamment, et qu’elle n’a jamais cessé de poursuivre.

C’est là où prend tout son sens la proposition du responsable européen lorsqu’il évoque «la relance» du «dialogue de haut niveau» sur la sécurité tout en reconnaissant que l’Algérie est un partenaire de confiance en la matière.

«Une longue histoire dans la lutte contre le terrorisme»

«Vous avez une longue histoire dans la lutte contre le terrorisme. Et nous allons développer une vision globale et stratégique de ces menaces, vieilles et nouvelles, coordonner et soutenir mutuellement des actions sécuritaires et joindre nos efforts pour renforcer la stabilité dans notre environnement et voisinage communs», a détaillé Josep Borrell pour appuyer ce qui s’apparente à une nouvelle requête de l’Union européenne, qui perd, avec le retrait de la France du Mali, du Burkina Faso, et d’autres pays dont les populations et des responsables politiques contestent ouvertement la présence française qui est assise essentiellement sur l’implantation de bases militaires, un de ses appoints dans la région du Sahel.

Les pays de la région ont fait appel à d’autres puissances pour les soutenir dans leur combat contre les groupes terroristes qui écument cet immense territoire désertique et oublié des programmes de développement.

Et de l’avouer en fin de propos en disant : «Je pense en particulier, notamment au Sahel», qui peut effectivement représenter une sérieuse menace pour l’Europe, même si elle peut être indirecte, si jamais elle affecte l’Algérie, et incidemment affectera le vieux continent.

Pour garantie à offrir pour cette proposition de reprise du partenariat stratégique en matière de sécurité, M. Borrell a clairement affiché la disposition et «la volonté» de l’UE à «faire ce partenariat».

Sur la question sécuritaire, l’UE et l’Algérie ouvrent, à la faveur de cette visite de M. Borrell à Alger, une nouvelle page dans la coopération pour la lutte contre la menace terroriste en adoptant une approche commune, a suggéré l’hôte de l’Algérie. Alger a pris acte.