En prévision de la prochaine élection présidentielle de 2024 : La scène politique nationale s’active

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Les états-majors des principales formations du pays se sont donné le mot pour aller à la rencontre de leurs bases respectives lors de meetings tenus le week-end écoulé, durant lesquels ils se sont exprimés sur les prochaines joutes électorales prévues en décembre prochain, tranchant ainsi avec une longue léthargie marquée par l’absence de toute activité politique ou organique.

PAR AMAR R.

Abdelkader Bengrina, président d’Al-Bina, qui s’est exprimé à l’occasion d’une session du majliss echoura (conseil national) de son parti, vendredi dernier, a mis à profit ces retrouvailles pour se positionner à l’égard la prochaine élection présidentielle, soulignant son soutien à Abdelmadjid Tebboune.

Le chef de file du parti islamiste a expliqué dans son discours que son mouvement « continuera à soutenir les institutions de l’Etat, notamment l’institution du président de la République, qui symbolise la continuité de l’Etat, et l’institution de l’Armée nationale populaire, qui accomplit de nobles tâches, en protégeant les frontières et la souveraineté et d’œuvrer à la cohésion nationale avec le peuple, qui est la condition manquante dans les armées de nombreux pays auprès de leurs peuples ».

L’orateur a souligné l’importance de la sécurité et de la stabilité dont jouit l’Algérie, qu’il considère comme « une exception dans la région » avant d’appeler à la préserver et à œuvrer à sa pérennité, comme étant « le garant de l’incarnation du projet de la nouvelle Algérie ». Le rhéteur a estimé en outre que l’Algérie a dépassé les indicateurs rouges et est passée en un temps record du stade de stagnation à celui des bases d’un véritable développement, estimant que « la scène nationale se transforme également » et avance rapidement et positivement vers les horizons et les aspirations du projet de l’Algérie nouvelle qui a été établi après le Hirak.

Dans son discours, Bengrina a mis en relief le grand rôle joué par la mission algérienne auprès des nations unies et son plaidoyer en faveur de la cause palestinienne au conseil de sécurité.

Hanoune : «Immuniser le pays contre tous les dangers»

Pour sa part, Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs, qui était en déplacement à Djelfa, s’est appesantie sur le double anniversaire de la fondation de l’union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures (24 février), afin de souligner la nécessité d' »immuniser le pays contre tous les dangers et les manœuvres de déstabilisation d’entités hostiles ».

Mme Hanoune, qui animait une rencontre avec les cadres et militants du parti, a estimé que l’anniversaire du 24 février est « une occasion pour célébrer les exploits et gloires du combat de la libération, mais aussi de la restitution de tous les attributs de la souveraineté politique, économique et diplomatique du pays ». « L’Algérie a consenti des efforts considérables pour parachever le processus du développement et de l’ouverture médiatique et politique du pays », a-t-elle ajouté, soulignant « la nécessité d’œuvrer à défendre le pays et à consolider la cohésion nationale ».

Louisa Hanoune affirmera que « cette année est cruciale pour la vie de notre nation », insistant sur l’importance de renforcer le front interne pour contrecarrer les velléités d’attenter à notre souveraineté. La secrétaire générale du PT a longuement abordé la question palestinienne, notamment le génocide dont sont victimes les habitants de Ghaza, saluant le « soutien de l’Algérie, peuple et gouvernement, à cette juste cause ».

«Le RND reste au service de l’Algérie»

A partir de Constantine, Mustapha Yahi, secrétaire général du rassemblement national démocratique (RND), a souligné que son parti reste toujours au service de l’Algérie et que, même si certains de ses dirigeants ont été impliqués dans des affaires de corruption au cours de la période précédente, « la majorité du parti comprend des militants honorables qui vivent pour l’Algérie ».

Lors d’un rassemblement national organisé hier à l’occasion du 27e anniversaire de la fondation du RND, Mustapha Yahi a également renouvelé l’engagement de son parti à contribuer à œuvrer pour « le renforcement et la consolidation du front intérieur, qui constitue le solide rempart face à tous les plans visant la sécurité et la stabilité de l’Algérie », saluant « les réformes en cours dans le pays sous la direction du président de la République visant à bâtir une économie forte ».

Devant ses militants venus de 58 wilayas et les cadres de son parti, Yahi a réaffirmé le
soutien du RND aux efforts de l’Etat algérien concernant le dossier de la mémoire, notamment l’obligation de la France à avouer ses crimes pendant la période coloniale, critiquant aussi l’interdiction faite par les autorités françaises à la communauté algérienne résidant sur son territoire de célébrer la journée du martyr. Au niveau international, le SG du RND a hautement salué les efforts de la diplomatie algérienne dans la défense des
causes justes, notamment la question palestinienne.

L’ère de la «chkara» (argent sale) est révolue au FLN

Enfin, le secrétaire général du parti du front de libération nationale, Abdelkrim Benmbarek, a saisi l’opportunité d’une rencontre avec les militants de son pour mettre le cap sur la nécessaire restructuration interne de sa formation. Benmbarek a déclaré que « l’ère de la
 »chkara » (argent sale) et des  »maârifa » (passe-droits) et de l’incursion d’intrus dans le parti est révolue », ajoutant qu’à l’occasion des prochaines élections, seuls les vrais
militants qui respectent la loi se présenteront sous l’égide du parti, ainsi que les statuts et règlements internes du parti.

Le secrétaire général de l’ex-parti unique a averti les militants du parti qu’ils sont appelés à travailler et à lutter plus que jamais pour prétendre aux postes de P/APC lors des prochaines élections, affirmant que le parti du front de libération nationale renonce aux pratiques qui ont grandement nui au parti ces dernières années. Soit les pratiques à cause desquelles le parti a presque perdu son prestige et sa position dans l’arène politique.

A. R.