En réponse à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas : L’Iran lance ses drones

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An anti-missile system operates after Iran launched drones and missiles towards Israel, as seen from Ashkelon, Israel April 14, 2024. REUTERS/Amir Cohen

Par Djilali B.

La marine des Gardiens de la révolution a saisi hier matin un navire marchand appartenant à un milliardaire israélien dans le détroit d’Ormuz. Le soir, elle a lancé un essaim de drones et de missiles sur Israël.

L’Iran avait promis de punir Israël après cette attaque et s’estime en position de légitime défense pour le frapper. La saisie du navire augurait d’autres actions spectaculaires. L’Iran a frappé Israël dans une démonstration de force et de capacité à rendre coup pour coup à «l’ennemi».

Le renseignement américain a vu juste. Le président Joe Biden a encore évoqué ce vendredi, sans donner plus de détail, une attaque massive de l’Iran contre Israël. Aussi a-t-il a invité l’Iran à ne pas attaquer. «Ne le faites pas», a appelé Biden qui rappelait l’imminence d’une attaque iranienne tout en précisant que les Etats-Unis s’attachent à la défense d’Israël. «Nous soutiendrons Israël. Nous aiderons Israël à se défendre et l’Iran ne réussira pas», a-t-il déclaré.

L’Iran n’a pas attendu longtemps pour passer à l’acte. Des drones et des missiles ont été lancés jusque dans la profondeur d’Israël. Israël a été la cible de ces armes lancées à partir de l’Iran mais aussi de l’Irak et du Yémen. Les Gardiens de la révolution ont confirmé l’attaque. L’armée israélienne a affirmé avoir déclenché la défense aérienne et mis en alerte l’armée de l’air tout en précisant qu’il faut des heures pour évaluer la menace. L’espace aérien a été fermé.

L’Iran, selon des informations relayées par des médias, opère dans cette attaque, par vagues, en lançant des paquets de drones vers des cibles stratégiques et militaires sur le territoire israélien. Peu avant minuit, l’Iran avait lancé une troisième vague de drones. L’armée israélienne évoque une centaine de drones en route vers Israël.

L’Irak, dont un responsable a indiqué que des drones ont été lancés à partir de son pays, a fermé à son tour son espace aérien. Le Jordanie avait été le premier pays à fermer son espace aérien, la journée d’hier, alors que certains pays, à l’instar des Etats-Unis et de la France, ont recommandé à leurs ressortissants de quitter l’Iran, pour la France, et au personnel du département d’Etat pour les Américains de ne pas quitter les régions de Jérusalem et Tel-Aviv.

Des compagnies aériennes ont par ailleurs décidé de supprimer les vols à destination de l’Iran et d’Israël, alors que d’autres ont opté pour d’autres trajectoires pour contourner la zone de tension.

Embrasement

Face à la menace de riposte confirmée par le renseignement américain, l’armée israélienne a décidé hier de fermer les écoles «pour raisons de sécurité» après les menaces de l’Iran de répliquer à l’attaque meurtrière menée début avril contre le consulat iranien à Damas. «Les activités d’enseignement, les voyages et les sorties scolaires ou périscolaires sont suspendues», a déclaré dans une allocution vidéo le porte-parole de l’armée.

En définitive, Netanyahu a réussi à entraîner l’Iran dans une guerre ouverte – son autre souhait après celui d’exterminer les Palestiniens – qui risque d’ailleurs à la fois de faire oublier son échec militaire à Ghaza où il a commis un génocide mais aussi à l’Iran de porter le risque de faire oublier le drame des Palestiniens et de toute leur cause. Netanyahu a voulu une guerre avec l’Iran, il l’a provoquée. Sans mesurer cependant le risque d’embraser tout le Moyen-Orient avec l’entrée en scène des alliés d’Israël mais aussi d’autres acteurs comme la Russie, qui vient de renforcer sa présence à la frontière du Golan syrien.

Une riposte d’Israël n’est pas à écarter. Il a cherché depuis longtemps à diminuer les puissances de la région du Moyen-Orient pour agir en gendarme et en toute impunité.

D.B.