PAR ABDELLAH B.
Le portefeuille client de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach s’élargit pour atteindre de nouveaux marchés sur le vieux continent. Cette foisci, c’est l’Allemagne qui vient de rejoindre la liste des pays européens acheteurs du gaz algérien, après le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie, la Slovénie, la Grande-Bretagne, la Turquie et d’autres.
Dans ce sens, un gros contrat de livraison de gaz à l’Allemagne via le gazoduc Transmed a été signé jeudi dernier par les responsables de Sonatrach et la société allemande VNG. Un
contrat qualifié d' »historique » qui fera de l’Allemagne un des clients les plus importants de l’Algérie et qui ouvre de nouvelles perspectives pour le développement d’une coopération commerciale qui devrait s’étendre prochainement aux énergies renouvelables, l’hydrogène en particulier. En fait, depuis le début de la crise énergétique européenne, en février 2022, le gaz algérien attire de plus en plus les convoitises des pays européens pour des approvisionnements supplémentaires en ce combustible. Le statut de fournisseur fiable et durable dont jouit l’Algérie sur la scène internationale est considéré comme étant un gage de sécurité pour les pays consommateurs de l’espace européen. Ces derniers ont désormais tiré des enseignements de l’expérience italienne et qui s’est retrouvée à l’abri de toutes les perturbations d’approvisionnement en gaz durant cette période grâce au renforcement de sa coopération énergétique avec l’Algérie.
Ce que, d’ailleurs, a souligné le vice-chancelier allemand et ministre de l’économie et du climat pour expliquer la volonté de son pays d’approfondir la coopération énergétique avec l’Algérie.
«Grand potentiel»
D’après le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, ce contrat est « le début des livraisons de gaz naturel à l’Allemagne, pays avec lequel nous estimons qu’un grand potentiel existe pour développer davantage cette coopération commerciale et l’étendre dans le futur vers d’autres domaines de la chaîne de production de valeur énergétique tels que l’hydrogène », affirme-t-il. Pour l’Allemagne, s’approvisionner en Algérie en gaz naturel est stratégique pour la sécurité énergétique allemande, dont le pays est appelé à respecter les décisions de l’union européenne visant une réduction drastique des importations du gaz russe d’ici à 2028. De ce fait, la diversification de ses approvisionnements s’impose comme une nécessité, comme l’affirme d’ailleurs le PDG de la compagnie allemande VNG, Ulf Heitmüller.
« L’achat du gaz de l’Algérie via le gazoduc constitue une diversification supplémentaire du portefeuille d’achat de VNG, renforçant ainsi sa position en tant que partenaire fiable envers ces clients et apportant une contribution importante à la sécurité de ses approvisionnements », explique-t-il. L’objectif de ce rapprochement énergétique avec l’Algérie marque donc le début d’une nouvelle ère pour Sonatrach, qui ne cesse ces derniers temps de conquérir de nouveaux marchés sur l’espace européen, le dernier en date étant celui paraphé il y a quelques semaines avec la Grande-Bretagne pour la livraison de GNL. « VNG devient la première entreprise allemande à acheter du gaz via pipeline à partir de l’Algérie. Ce contrat jette les bases d’une relation de confiance en matière d’approvisionnement et ouvre de nouvelles perspectives pour le renforcement du partenariat énergétique algéro-allemand », indique M. Heitmüller.
A. B.
