Par M. Mansour
Trois départements ministériels, à savoir l’environnement, l’intérieur et l’habitat, devront s’atteler à élaborer un schéma sur l’environnement et l’urbanisme, avec pour but de revoir le système de tri et de distribution des déchets, à travers la sensibilisation des citoyens. L’objectif premier de cette démarche étant de capitaliser sur la richesse latente enfouie dans les déchets produits par les citoyens algériens.
Dans une démarche résolue vers une gestion environnementale plus efficace, le président de la République a donné des instructions pour l’élaboration d’un plan visant à revoir en profondeur la gestion des déchets en Algérie. Ces mesures, annoncées lors de la réunion du conseil des ministres hier, reflètent l’engagement du gouvernement à faire face aux défis environnementaux tout en explorant de nouvelles opportunités économiques.
Trois ministres mobilisés
Dans cette optique, Abdelmadjid Tebboune a chargé la ministre de l’environnement, Faïza Dahleb, de collaborer avec ses homologues des secteurs de l’intérieur, Brahim Merad, et de l’habitat, Tarek Belaribi, sous la supervision du premier ministre, afin d’élaborer ce plan qui devra prendre en charge le système de tri et de distribution des déchets, tout en lançant une campagne de sensibilisation pour expliquer les enjeux de la valorisation des déchets.
En parallèle, le chef de l’Etat a également ordonné la création de startups spécialisées dans le recyclage des déchets, pour exploiter au maximum le potentiel économique important de ces déchets, qui en étant transformés peuvent valoir gros. En effet, les opérations de transformation et de recyclage peuvent bénéficier à plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités de croissance économique, souligne le communiqué sanctionnant cette réunion.
L’autre décision importante prise lors de cette réunion se traduit par l’engagement immédiat de mesures sur le terrain pour le tri, la distribution et le recyclage des déchets dans des wilayas pilotes, incluant les grandes villes, avant leur généralisation à l’échelle nationale. « Ces mesures visent à corriger les comportements sociaux et à encourager une contribution positive à notre écosystème », souligne la même source.
Cette série d’initiatives témoigne de l’engagement résolu des pouvoirs publics à répondre de manière proactive à la problématique urgente de la gestion des déchets, en conciliant des solutions à la fois environnementales et économiques. Cette démarche vise à atteindre l’objectif fixé de renforcer la capacité de valorisation des déchets, en particulier ceux d’origine domestique, avec pour ambition d’atteindre un taux de recyclage de 30% d’ici à l’année 2035.
Des démarches similaires sont également entreprises afin d’accroître le taux de recyclage des déchets spéciaux à hauteur de 30% d’ici à une décennie. Il est d’ailleurs utile de souligner qu’un nombre croissant d’entrepreneurs manifestent un intérêt particulier pour cette activité lucrative. Selon les données du centre national du registre du commerce (CNRC), publiées à la fin de l’année dernière, 19.321 opérateurs, dont 14.471 personnes physiques et 4850 entreprises, activent dans ce domaine où seulement 10% des 36 millions de tonnes de déchets collectés chaque année, dont une bonne partie provient des ménages, sont recyclés, selon les déclarations du ministre du commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, en novembre 2023.
Il faut savoir qu’en Algérie, la valeur marchande de ces déchets est en hausse constante. En 2023, elle avait atteint 207 milliards de dinars, soit plus que le double de sa valeur en 2020.
M.M.
