Ghaza : l’occupation sioniste commet un 2e massacre en 3 jours

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PAR AMAR R.

En dépit des déclarations américaines lénifiantes sur une possible trêve avant le ramadan, des largages des aides, et du tollé international suscité par le carnage de la rue Al-Rachid, le génocide contre le peuple palestinien de Ghaza se poursuit, avec son lot quotidien de carnages, de massacres, et de morts des suites de la famine. Pour la deuxième fois en trois jours, l’armée sioniste a commis hier un nouveau massacre dans la bande de Ghaza en lançant un raid sur les tentes des déplacés autour de l’hôpital émirati à Rafah, au sud de l’enclave, causant 11 martyrs et 50 blessés selon un premier bilan. Les soldats d’occupation ont ouvert le feu à volonté sur les civils palestiniens, alors que le « massacre de la farine » à Ghaza ayant causé au moins 112 Palestiniens tués et 760 autres blessés a poussé nombre de pays à envisager de revoir leurs positions à l’égard de l’entité sioniste.

Les réactions internationales ne cessent de se faire enregistrer, notamment de la part du secrétaire général des nations unies, Antonio Guterres, qui s’est dit « choqué », plaidant pour « une enquête indépendante efficace ». Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé aussi un « nouveau carnage » et des morts « totalement inacceptables ». « Je suis horrifié par les informations sur un nouveau carnage parmi des civils de Ghaza qui cherchaient désespérément à obtenir de l’aide humanitaire », a dit M. Borrell sur le réseau social X. « Ces morts sont totalement inacceptables », a-t-il ajouté. Le conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence et à huis clos, à la demande de l’Algérie, qui a proposé un projet de déclaration exprimant la « profonde inquiétude » de ses 15 membres, dans un texte, pointant la responsabilité des « forces  »sionistes » [qui] ont ouvert le feu ». Les Etats-Unis se sont opposés à ladite formulation, selon l’AFP qui fait référence à une source diplomatique. Sans fermer totalement la porte à l’adoption d’une résolution, « les parties travaillent sur une formulation pour voir si nous pouvons parvenir à une déclaration », a confié l’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood. Ce drame va compliquer les pourparlers en vue d’une trêve, a reconnu le président américain Joe Biden, alors que les Etats-Unis ont exigé des « réponses » du gouvernement Netanyahu après la tragédie de jeudi, appelant à une « enquête approfondie ».

« Le meilleur moyen d’alléger les souffrances du peuple palestinien est de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu temporaire (…) », a affirmé le département d’Etat américain jeudi, en parlant d’une situation « incroyablement désespérée » à Ghaza.

Largage d’aides humanitaires

Hier, les Etats-Unis ont commencé les largages aériens d’aide sur Ghaza en délivrant plus de 38.000 repas, par le biais de trois avions cargos, après près de cinq mois de guerre ayant provoqué une grave crise humanitaire dans le territoire palestinien. Mais nombre d’observateurs expriment leurs craintes que ces largages d’aides servent à dégager la responsabilité de l’utilisation de la famine comme arme de guerre qui pèse sur l’entité sioniste et lui serve de « feu vert » pour la poursuite de son génocide. Hormis la Chine, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, la France par la voix de son chef de la diplomatie, Stéphane Séjourné, a fait assumer à l’entité d’occupation l’entière responsabilité de l’interdiction de l’entrée des aides humanitaires dans la bande de Ghaza.

Séjourné a indiqué, lors d’un entretien avec le quotidien Le Monde hier : « Il est évident que la responsabilité d’empêcher l’accès de l’aide (à la bande de Ghaza) est israélienne », soulignant que la situation humanitaire catastrophique « conduit à des situations indéfendables et injustifiables dont les Israéliens sont responsables ».

10 enfants morts de faim

Dans ce contexte, l’OMS, se référant à des statistiques du gouvernement de Ghaza, a fait état d’au moins 10 enfants morts des suites de la malnutrition. Un chiffre certainement en-deçà de la réalité, a ajouté son porte-parole, Christian Lindmeier. « Les fondements mêmes de la subsistance quotidienne des gens sont détruits », a-t-il dénoncé. Pour sa part, l’agence de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a alerté une nouvelle fois vendredi qu' »une famine est quasiment inévitable, si rien ne change ».

A. R.