DE NOTRE ENVOYÉ À ORAN, BRAHIM AZIEZ
L’Usine Fiat de Tafraoui (Oran) a été inaugurée hier par le ministre de l’industrie et la production pharmaceutique, Ali Aoun, et le CEO du groupe Stellantis, Carlos Tavares. Les premiers modèles assemblés, à savoir la Fiat 500 Hybrid, le Doblo utilitaire et sa version de tourisme (vitrée) étaient fièrement exposés au niveau de l’usine, en ce sens que l’usine Fiat traduit la volonté du gouvernement algérien de lancer véritablement l’industrie automobile dans le pays.
Nous n’avons malheureusement pas eu l’opportunité de visiter les ateliers de montage ni de suivre les différents process de fabrication. Nous ne connaîtrons pas, non plus, les prix des Fiat 500 Hybrid, Doblo utilitaire et de tourisme sortis de ses lignes d’assemblage.
Mais Ali Aoun qui a déjà eu l’opportunité de visiter l’usine a affirmé : « Cette marque a été choisie pour être le premier fabricant automobile en Algérie », ajoutant que « le lancement de ce projet sera suivi par d’autres », soulignant toutefois que « tout projet de montage sans valeur ajoutée sera rejeté ». Il révélera dans son discours qu’une lettre d’intention a été signée par le groupe Stellantis et la partie algérienne pour l’extension de l’usine et l’ouverture prochaine d’une académie Stellantis dans le pays.
De 60.000 véhicules/an, volume initialement annoncé par le COO de Stellantis à la signature en novembre 2022 de l’accord de partenariat, l’usine Fiat se contentera de 40.000 véhicules/an assemblés en mode SKD durant la 1re phase du projet qui verra le volume croître progressivement pour atteindre 90.000 véhicules/an en mode CKD, avec 35% d’intégration locale. En 2025, l’usine intégrera la peinture et la soudure dans son processus de fabrication pour voir l’emboutissage suivre dès 2026.
Pas de détails sur l’ambition de Stellantis d’intégrer l’Algérie dans son programme de
véhicules électriques, ni sur les attendus d’une extension qui arrive déjà, mais l’ambition de « faire de l’Algérie une plateforme d’exportation » est clairement affichée par le patron du groupe Stellantis, qui affirmera que « le plan Dare Forward de Stellantis place l’Algérie comme une pierre angulaire ».
Aoun : «Plusieurs contrats de partenariat gagnant-gagnant seront signés»
Pour Ali Aoun, « la construction automobile est une nécessité pour le soutien de
différents secteurs et la relance de l’économie nationale », indiquant que « plusieurs
contrats de partenariat gagnant-gagnant seront signés, afin d’acquérir de l’expérience dans ce domaine, de former une main-d’œuvre qualifiée et de travailler à l’intégration de la production de pièces et composants pour atteindre un taux d’intégration significatif ».
Le ministre ne manquera pas de préciser que « ce projet s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Etat visant à renforcer la coopération économique et le partenariat entre l’Algérie et l’Italie dans divers secteurs d’activité en général, et dans l’industrie mécanique en particulier, surtout après la récente visite effectuée par le président de la République en Italie à l’invitation de son homologue Sergio Mattarella », une visite qui avait pour but de renforcer les relations amicales et historiques entre les deux pays.
Sur la date choisie « conjointement avec le partenaire italien » pour l’inauguration de l’usine Fiat, Ali Aoun rappellera que cela coïncide avec la commémoration du 63e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, et devait signifier un point de départ d’une véritable industrie dans le domaine de l’automobile dans notre pays.
Pour rappel, la cérémonie d’inauguration de cette usine dans la zone industrielle de Tafraoui s’est déroulée en présence du vice-ministre italien de l’entreprise et du made in Italy, Valentino Valentini, de l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Giovanni Pugliese, et du wali d’Oran, Saïd Sayoud.
Les 12 fournisseurs retenus pour l’usine Fiat de Tafraoui
La liste des fournisseurs de l’usine Fiat de Tafraoui était affichée en face des premiers modèles assemblés. Ils sont désormais 12. Il y a ceux qui fournissaient déjà l’usine Renault d’Oued Tlélat (RAP), à savoir Martur, Sitel, Sarel, mais aussi de nouveaux venus que sont Tosayli, Fabcom, HTL, Formfleks, ABG, Oulad Kouider Industrie, BSTPO, Iris Tyres et Cevital.
Ce dernier, qui fabrique déjà les verres plats dans son usine de Larbâa, ambitionnait
depuis quelques années de lancer son projet de fabrication de vitres et pare-brises
pour véhicules. Cela semble s’être concrétisé avec son intégration dans la liste des
fournisseurs locaux de l’usine Fiat, en attendant l’arrivée d’autres constructeurs automobiles.
B. A.
