L’Algérie, la Tunisie et la Libye ouvrent une nouvelle page : Accord sur la gestion des eaux souterraines

0
252
Algérie Tunisie Libye

Par Abdellah B.

Le stress hydrique se présente comme le nouveau défi à relever dans la région de l’Afrique exposée à la sécheresse qui menace à la fois la sécurité alimentaire et le développement économique dans la région. Mais, si l’eau est considérée comme une nouvelle source de conflits dans plusieurs régions du monde, l’Algérie, la Tunisie et la Libye se sont entendues pour la gestion du dossier des eaux souterraines communes dans la région du Sahara septentrional.

72 heures après le sommet qui a réuni en Tunisie Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed et Mohamed Younès El-Menfi, les ministres des ressources en eau des trois pays sont passés hier à l’action dans la concrétisation de l’un des points phares de la déclaration de Carthage, à savoir la résolution du dossier des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional.

Un accord portant sur la création d’un mécanisme de concertation et de dialogue regroupant les trois pays, dont le siège sera implanté en Algérie, a été paraphé hier par le ministre de l’hydraulique, Taha Derbal, le ministre tunisien de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Abdelmonem Belati, et le vice-ministre libyen des ressources en eaux, Mohammed Faraj Qunidi. Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Derbal a affirmé que «l’accord ouvre une nouvelle page prometteuse en matière de coordination et de coopération entre nos pays dans un domaine vital, à savoir les ressources en eaux, sur lequel repose tout processus de développement».

 Concertation et dialogue

Par ailleurs, la mise en place de ce mécanisme vise à l’utilisation d’une manière rationnelle de la ressource hydrique souterraine au Sahara pour le développement économique de la région. Pour le ministre tunisien de l’agriculture, cette étape n’est que le début du processus de concrétisation des engagements des présidents des trois pays lors de la réunion de Carthage. «La volonté politique des présidents des trois pays devrait se traduire sur le terrain par des actions concrètes qui donnent de véritables indices de concertation et de dialogue», a-t-il affirmé, à l’occasion de la signature dudit accord.

Pour ce qui est de la partie libyenne représentée par le vice-ministre des ressources en eaux qui conduisait une délégation représentative de plusieurs tribus libyennes en faveur de l’accord d’Alger en relation avec la gestion du dossier des eaux souterraines, elle a affirmé que cet accord pose «la première pierre d’une coopération constructive, tout en rappelant l’engagement de la Libye dans l’application de cet accord». Selon les dernières estimations, le bassin fluvial, partagé par les trois pays, s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés, dont la majeure partie (700.000 km2) se trouve en Algérie, quelque 260.000 km2 en Libye et 60.000 km2 en Tunisie.

La résolution de cette problématique ouvre une nouvelle ère dans les relations entre les trois pays réunis, dont les responsables ne veulent désormais laisser aucun point de discorde sans le résoudre pour aller de l’avant dans la concrétisation de l’idée de création de ce nouveau bloc dans la région nord-africaine.

A.B.