L’Algérie prévoit d’accélérer ses exportations hors hydrocarbures en 2023: Le «made in Algeria» à la conquête de l’Afrique

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Le Président veut affranchir le marché local : Les nouveaux défis de la production nationale

foire

Par R. Akli

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a clairement donné le ton avant-hier lors de l’inauguration de la 30e édition de la foire de production algérienne : la substitution de la production nationale à l’importation et l’accélération du développement des exportations hors hydrocarbures constituent désormais des axes stratégiques et prioritaires de la nouvelle politique économique fixée par les pouvoirs publics. Avec pour nouvelle ambition affichée, un chiffre d’affaires à l’export hors gaz et pétrole de pas moins de 15 milliards de dollars à atteindre à plus ou moins court terme. Pour ce faire, le chef de l’État a multiplié les messages de soutien et de garanties à l’adresse des opérateurs nationaux, les assurant de la disponibilité totale des pouvoirs publics à les accompagner pleinement pour améliorer la production nationale en volume et en qualité et accélérer, dès lors, la conquête des marchés extérieurs, en particulier africains. Les opérateurs économiques nationaux «peuvent demander des surfaces allant jusqu’à 5000 m2 pour exposer et commercialiser le produit national en Mauritanie, au Niger et au Sénégal», a notamment promis le président de la République. Électroménager, sucre, huile de table et bien d’autres produits nationaux peuvent aller à l’export, car faisant l’objet d’une très forte demande dans la plupart des pays africains, a-t-il insisté, tout en réitérant l’engagement de l’État à apporter un soutien concret aux producteurs nationaux. 

Des atouts majeurs à faire valoir

Des produits suffisamment compétitifs en qualité et en coût, une disponibilité de l’énergie à des prix soutenus, une logistique importante à travers un réseau routier considéré comme l’un des plus importants du continent, une proximité géographique, un poids géostratégique et diplomatique avéré et une zone de libre-échange africaine, Zlecaf, offrant l’avantage d’une libre circulation des marchandises entre pays membres… Ce sont là autant d’atouts majeurs qui font du marché africain une destination tout indiquée, très profitable et tout à fait à la portée des opérateurs nationaux pour y accaparer des parts et des positions, sinon dominantes, du moins suffisamment importantes pour placer et écouler le plus possible de «made in Algeria». A fortiori quand on sait que la taille de ce marché est estimée à plus de 1,3 milliard de personnes pour un produit intérieur brut (PIB) combiné de l’ordre de 2500 milliards de dollars. Reste aux entreprises algériennes de mieux mettre en cohérence leurs politiques commerciales à l’export, de veiller à la qualité de leurs produits et surtout d’investir plus offensivement sur la promotion de leurs labels en misant, notamment, sur les expositions et les comptoirs commerciaux à travers le continent.

Des comptoirs pour promouvoir le «made in Algeria»

Pour aider les opérateurs algériens à développer leurs exportations vers l’Afrique, les pouvoirs publics prévoient toute une batterie de mesures, notamment un soutien total pour leur présence aux foires commerciales, ainsi que l’ouverture d’agences et de comptoirs commerciaux pour leur permettre de promouvoir leurs produits, a assuré en ce sens le directeur du suivi et de la promotion des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Salim Reggad. Intervenant hier sur les ondes de la radio nationale, ce même responsable a affirmé d’emblée que «2023 sera l’année des exportations de l’Algérie vers l’Afrique par excellence» et que l’objectif d’atteindre 15 milliards de dollars à l’export hors hydrocarbures était une projection tout à fait réalisable sur les quelques années à venir. Selon lui, le cap est désormais fixé pour accélérer les exportations algériennes vers le marché africain, notamment les engrais, l’ammoniac, l’urée, le ciment, l’acier, mais aussi l’électronique, les pâtes alimentaires, les fournitures scolaires et les mobiliers de maison et de bureau. De même, a-t-il ajouté, l’Algérie exporte désormais beaucoup d’appareils électroménagers, surtout des réfrigérateurs et des téléviseurs, notamment vers la Libye, le Mali, le Niger, le Cameroun, le Bénin, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, pays vers lequel est prévu, par ailleurs, un important projet routier reliant la ville de Tindouf à la région mauritanienne de Zouérate, avec pour objectif de réduire les délais de transport terrestre entre les deux pays à seulement 4 ou 5 jours, contre une douzaine actuellement, selon le même responsable

R. A