L’arrivée de Fiat en Algérie se précise

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L’Algérie qui vient de signer de nombreux accords de partenariat avec l’Italie devrait s’orienter vers une coopération plus accrue avec ce pays dans les domaines de la mécanique, particulièrement en matière de fabrication automobile et de bateaux.

APRÈS l’allusion faite par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane lors de la dernière visite (18 juillet) du Premier ministre italien en Algérie, Mario Draghi, c’est au tour du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de revenir sur le sujet à l’occasion de sa rencontre périodique avec les représentants de la presse nationale (rencontre qui sera diffusée ce soir).

Dans un extrait que nous avons pu écouter, le Président parle de partenariat dans le domaine de la mécanique, particulièrement en matière de fabrication automobile et de bateaux. S’il est vrai que l’automobile est le sujet d’actualité par excellence, son issue n’a toujours pas connu d’épilogue : pas d’importation de véhicules neufs depuis 2017, suspension de l’assemblage de véhicules depuis 2019, et un marché de l’automobile qui se dégrade avec des véhicules d’occasion qui causent une véritable hécatombe sur les routes et une inflation à deux chiffres dans les souks.

Depuis l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence, une nette volonté d’assainir le secteur s’est dégagée, avec la ferme intention de lancer une véritable industrie automobile en Algérie. Plus globalement, une véritable industrie mécanique qui comprend l’automobile, les camions, les véhicules utilitaires, les deux-roues, les tracteurs agricoles…

L’actuel ministre de l’Industrie n’a pas cessé d’annoncer que des pourparlers étaient engagés avec de grands constructeurs automobiles européens et asiatiques.

Plus récemment, et à défaut de donner la liste des concessionnaires devant obtenir leur agrément, il révèlera que la tâche d’importer des véhicules neufs incombera aux constructeurs qui auront été retenus pour fabriquer des véhicules en Algérie. Une annonce qui devrait valoir aussi bien pour l’automobile que pour les camions et les
deux-roues.

Le projet mort-né de fabrication de véhicules Fiat à Tiaret «Fatia»

Parler de partenariat avec l’Italie en matière de mécanique et de construction automobile n’est pas sans nous rappeler le mauvais souvenir du projet mort-né Fatia pour la fabrication de véhicules Fiat en Algérie.

Un projet né en 1996 sous la houlette d’Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement, et de Abdesselam Bouchouareb, son ministre de l’Industrie. La ville de Tiaret avait été retenue pour accueillir le projet, et l’Algérie déboursera 1000 milliards de centimes (l’équivalent de 100 millions de dollars à l’époque) pour aménager le terrain et réaliser les infrastructures.

L’usine n’attendait plus que les équipements et les techniciens de Fiat pour amorcer la phase de production. Mais c’était compter sans le désengagement surprenant et unilatéral des Italiens. Cela n’a pas empêché le même Bouchouareb de relancer le sujet après son retour, en mai 2014, aux commandes du ministère de l’Industrie.

« L’Algérie est prête à accueillir l’usine Fiat », martelait-il. En septembre 2015, et en présence de son homologue italien Federica Guidi, Bouchouareb annonçait « l’arrivée en Algérie de deux nouveaux constructeurs automobiles : Iveco pour les véhicules industriels et les camions, et Fiat pour les véhicules particuliers et utilitaires ».

Après une brève éclipse, le spectre Fiat réapparaîtra en janvier 2016 lorsque Bouchouareb déclarera, une fois encore : « Fiat sera bientôt en Algérie. Nous sommes en négociations avec le constructeur italien pour la mise en place d’une unité de production. » Fin octobre 2017, les Italiens prendront le relais par le biais de Pasqual Ferrara, alors ambassadeur d’Italie à Alger, qui promettait depuis Blida où il était en visite de travail, qu' »une usine de montage de véhicules Fiat sera bientôt opérationnelle à Tiaret », et qu' »une délégation de très haut niveau était venue en Algérie afin de présenter un programme d’investissement au ministre de l’Industrie pour le montage des véhicules Fiat Typo et Doblo ». Mais rien n’a jamais été entrepris par les constructeurs italiens qui ont toujours vu en l’Algérie un simple marché où écouler leur production.

Autres temps, autres mœurs, aujourd’hui l’industrie mécanique, en général, et automobile, en particulier, pâtit des retombées de la crise énergétique entre autres, et l’Algérie pourrait devenir l’eldorado des fabricants italiens, particulièrement en ce moment où les relations entre les deux pays sont au plus haut, avec des partenariats stratégiques à la clé.

Pays des voitures, camions et motos/scooters

L’Italie est le pays européen qui compte le plus grand nombre de constructeurs automobiles et de poids lourds. Les marques italiennes ne sont, certes, pas en tête des podiums en termes de production, mais elles jouissent d’une notoriété mondialement reconnue. Et les Algériens en savent quelque chose pour avoir déjà eu à apprécier les voitures et les scooters italiens, sans oublier leurs camions et leurs véhicules utilitaires.
Sur les véhicules touristiques, on peut évoquer Fiat, Alfa Romeo et Lancia, mais aussi les marques sportives et Premium que sont Ferrari, Lamborghini qui n’ont jamais été commercialisées chez nous.

En poids lourd, Iveco s’illustre comme une référence mondiale, alors qu’Astra (sa filiale, rachetée en 1986) vient pour compléter l’offre par le bas.

L’Italie est aussi connue pour ses deux-roues. Vespa est la marque « glamour » par excellence des scooters, suivie par Piaggio et Lambretta, alors que Ducatti, Guzzi, Aprilla, Giva et Benelli sont es références mondiales de la moto.

B. A.