Le chef de l’Etat évoque la situation sécuritaire à nos frontières : «Nous sommes cernés de partout»

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Par Djilali B.

Le feu a pris dans presque tout le voisinage de l’Algérie.

«Nous sommes cernés de partout», a reconnu le président Tebboune lors de son entretien à la chaîne Al Jazeera diffusé hier.

Il a évoqué les frontières menaçantes. Y compris la frontière tunisienne, pays où la crise politique semble s’approfondir avec la crise économique.

La déstabilisation de la Tunisie risque d’impacter directement l’Algérie, dont le président Tebboune accuse clairement des ingérences étrangères à l’origine de la situation que traverse le voisin de l’Est.

L’Algérie continuera à soutenir le président tunisien Kaïs Saïed, a assuré le chef de l’Etat en réponse à une question de la journaliste d’Al Jazeera. Abdelmadjid Tebboune précisera qu’il ne soutiendra pas par exemple les associations tunisiennes, parce que cela est une ingérence dans les affaires internes de ce pays.

Mais que l’Etat algérien soutient l’Etat tunisien. Mais si le feu peut être contenu à la frontière Est, ce n’est pas le cas des autres frontières où le feu n’est pas encore contenu.

Bien au contraire, depuis le début de la décennie précédente, 2011 précisément, l’amorce du chaos libyen qui a libéré des stocks d’armes dans la nature a déteint sur la stabilité de la région du Sahel qui renoua une année après avec la rébellion et le conflit armé.

L’Algérie parviendra à éteindre ce brasier à ses portes en 2015. Mais la tension dure jusqu’à aujourd’hui. La situation a empiré lorsque les groupes terroristes ont pris la place des groupes rebelles, portant la menace jusqu’en Algérie.

Pour rappel, les attentats de Tamanrasset et d’In Amenas ont été planifiés au Mali dans la zone sous contrôle des groupes terroristes. La frontière Ouest est fermée depuis 1995 après les attentats de Marrakech, attribués à l’Algérie par le Makhzen, avant de démanteler une cellule terroriste qui était derrière cette attaque qui a porté un sérieux coup aux relations algéro-marocaines.

Des relations qui n’ont jamais été rétablies dans leur forme d’avant. Pis encore, le Maroc a travaillé dans le sens de ramener la menace pour l’Algérie en ouvrant le front avec ses accords militaires avec Israël alors que le scandale Pegasus qui a éclaboussé le palais royal est toujours à l’ordre du jour des enquêtes ouvertes dans plusieurs pays.

L’Algérie a fourni et continue de fournir d’immenses efforts et investissements pour sécuriser ses frontières et tenter de contenir les menaces qui pointent de tout le voisinage.

 

Le président de la République avait raison d’évoquer cette question sur ce ton, parce que la vigilance et la mobilisation sont toujours de mise. Le Sahel demeure encore une poudrière et une source de tension et de menace, alors que le front Est, avec la Libye, ne connaît aucun répit malgré les petits pas politiques enregistrés.

D.B.