Le Conseil de sécurité tiendra le 16 avril une session de consultations sur la Minurso : Les Sahraouis espèrent la fin du statu quo

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Sahara occidental : Staffan de Mistura reste

Le Maroc démarche à travers un honteux lobbying le soutien de capitales occidentales et arabes contre des intérêts sur un territoire qu’il occupe au sens onusien de la colonisation. En face, le Conseil de sécurité, à défaut de pouvoir adopter et imposer une résolution contraignante pour le Maroc qui défie la communauté internationale, se contente de renouveler le mandat de sa mission. Sans impact sur le terrain.

Si la communauté internationale s’accorde à dire que le confit au Sahara occidental a assez duré et qu’il faut trouver une solution politique durable et mutuellement acceptable, dans les faits, rares sont les partenaires et puissances à agir pour ramener le front Polisario et le Maroc à la table des négociations. Encore moins à soutenir franchement l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura qui se retrouve souvent à faire tout seul le saut d’obstacles que dresse devant lui le Maroc pour gêner sa mission.

Il est vrai également que la multiplication des crises et des conflits a fait oublier la question sahraouie aux instances internationales alors que le Maroc a trouvé la voie et l’opportunité de lancer une offensive diplomatique  – à quel prix d’ailleurs, est-il utile de s’interroger ? – pour rallier des soutiens à sa proposition d’autonomie du territoire occupé sous sa souveraineté. Se recrutent dans cette option des démocraties soutenant en sous-main le royaume et plaidant à haute voix «la solution mutuellement acceptable» au point de la vider de son sens. On retrouve malheureusement dans ce gotha les royaumes, émirats et sultanats arabes alignés derrière le Maroc auquel ils apportent le soutien politique et économique. Ce qui rend l’ONU incapable d’agir pour faire respecter ses propres résolutions et se retrouver réduite à prolonger indéfiniment le mandat de la Minurso, dont la mission est d’ailleurs elle-même entravée par le Maroc, qui refuse d’ailleurs depuis plusieurs années d’accueillir les missions du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme malgré les plaintes sahraouies sur les exactions, les violations et atteintes commises dans les territoires occupés par l’occupant.

Dans ce cadre, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra le 16 avril prochain une session – à huis clos – de consultations sur la Minurso consacrée à la présentation d’exposés du Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, Alexander Ivanko, et de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, a rapporté l’APS. De Mistura a rencontré, de manière informelle, depuis le renouvellement du mandat de la Mission, le Maroc, le Front Polisario, ainsi que les membres du Groupe des Amis du Sahara occidental : France, Russie, Espagne, Royaume-Uni et Etats-Unis, durant la période du 27 au 31 mars 2023 à New York. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a indiqué dans son rapport du 3 octobre 2023 que «ces consultations informelles visaient à discuter des enseignements tirés du processus politique, à approfondir l’examen des positions et à poursuivre la recherche de formules mutuellement acceptables pour faire avancer le processus politique». La résolution du Conseil de sécurité, datant de 2023, a appelé les parties au conflit (Maroc et Front Polisario) à «reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi» pour parvenir à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».

Toutefois, le sacrifice de ces mêmes territoires dont il se réclame pour de prétendus investissements étrangers contre leur soutien à son plan d’autonomie risque de déteindre sur ces nouvelles consultations pour prolonger le statu quo et avec la souffrance des Sahraouis.

Djilali B.